L'auteur l'avait déjà promis, elle l'a fait. Yéble Martine-Blanche OGA-POUPIN vient de publier chez Dictus Publishing son essai-pamphlet sur le harcèlement sexuel. C'est dans un article publié le mai 19 mai 2016 sur Blasting News France qu'elle avait annoncé ce projet de livre. Depuis le mois de septembre 2017, le livre est publié et disponible sur Amazon.fr.

C'est que de le dire, le livre consacré au Harcèlement sexuel au XXIème siècle qui vient de paraître au mois de septembre 2017 dernier, fera couler beaucoup d'encre pour la simple raison que l'auteure n'y va pas de main morte.

Dans ce livre, l'auteure affirme que dans une Société de masse avec des phénomènes de masses comme par exemple la toxicomanie de masse (rave party), l'alcoolisme de masse (apéro géant), le tourisme de masse, les migrations de masse...etc., un autre phénomène de masse est apparu : la sexualité de masse, dont l'un des acteurs principaux est le harceleur sexuel.

Au départ, le livre était ainsi intitulé : « Harcèlement sexuel au 21ème siècle : renaissance d'Aphrodite ? Réveil du Phallus ? Résurgence de l'Ancien Régime ? Exfiltration du XIXème Siècle ? » Mais, l'éditeur trouvait le titre trop long. D'où, il a demandé sa réduction. L'auteure a donc donné à son livre, ce nouveau titre, non moins percutant : «Harcèlement sexuel au XXIème siècle, sexualité de masse, macro-sexualité.

» Là, où ce livre tient toutes ses promesses, c'est qu'il vient compléter le travail de l'approche psychosociale du phénomène du harcèlement sexuel. En effet, la lecture de l'ouvrage apporte des réponses aux questions suivantes : qui est le harceleur sexuel ? De qui ; et d'où ; tire-t-il ses capacités de nuisances à l'origine de la déroute psychologique et morale de ses victimes ?

Face à ces questions, l'auteure n'y va pas par quatre chemins. Pour elle, le harceleur sexuel est un héritier, un légataire et un donataire.

Le Harceleur sexuel, un héritier, un légataire, un donataire

L'approche psycho-sociale du phénomène du harcèlement sexuel s'arrête le plus souvent au niveau de la personnalité de celui-ci.

Ainsi, elle insiste uniquement sur l'histoire personnelle de ce prédateur sexuel, par la prise en compte de son environnement familial, professionnel...etc. Or, la base arrière du harceleur sexuel ne s'arrête pas qu'à son histoire personnelle, elle s'étend à la société toute entière. De ce fait, le harceleur sexuel appartient à un corps social qui a une histoire, une identité culturelle, des repères parfois séculaires, des croyances tellement anciennes, que, dans certains cas, le concerné lui-même n'en a pas forcément conscience. En effet, l'inconscient collectif des peuples qui forment les sociétés humaines est toujours formé de plusieurs strates, s'entremêlant les unes les autres. Et c'est tout le mérite de ce nouvel ouvrage sur le harcèlement sexuel qui remonte aux origines, depuis l'Antiquité jusqu'au Moyen Âge en passant par l'époque moderne et le XIXème pour en venir au XXème et XXIème siècles ; un parcours qui permet d'identifier les causes du harcèlement sexuel.

Grâce à cet arsenal mythologique, médiéval, historique et anthropologique, l'auteure affirme, preuves à l'appui, que le Harceleur sexuel n'est pas que déviant sexuel mais que de surcroît, il est aussi un sujet de droit, propriétaire d'un patrimoine bien fourni ; lequel fait de lui un héritier. On y apprend alors que par les mécanismes de transmission des composantes de tout patrimoine (les dons, les donations, les assurances-vies, l'héritage), la Mythologie grecque, l'Histoire, l’Anthropologie, etc., deviennent, pour ainsi dire, les courroies de sauvegarde incontournables du patrimoine du harceleur sexuel en devenant ses principaux donateurs, testateurs et assureurs. Et, c'est en sa qualité d'héritier des époques lointaines et présentes, des époques passées et présentes que le harceleur sexuel puise dans les différentes cosmogonies qui forment l'inconscient collectif de la société à laquelle il appartient, les ressources qui fondent sa nocivité sociale.

S'agissant des XXème et XXIème siècle, ils fournissent au harceleur sexuel tout le capital de sociétés de masse, de libéralisation des mœurs, et des logiques managériales. De ce fait, le harceleur sexuel devient un acteur majeur, un personnage incontournable de la sexualité de masse au XXIème siècle. Il est la figure de proue, le vrai manager des consommateurs de la macro-sexualité. Mais, là, où le livre écrit par Yéble Martine-Blanche OGA-POUPIN peut entraîner la polémique, c'est sa mention d'un traitement à géographie variable du phénomène du harcèlement sexuel.

Un traitement à géométrie variable : le harcèlement sexuel, une infraction exclusivement occidentale

Malgré son caractère dangereux pour les libertés individuelles et les libertés publiques, en dépit de son action notoirement attentatoire aux droits fondamentaux et aux droits de l'Homme, le harcèlement sexuel qui est maintenant puni dans tous les pays occidentaux demeure une banalité familière dans d'autres continents comme en Afrique au Sud du Sahara par exemple.

Sur ce continent, le fléau du harcèlement sexuel n'est pas incriminé. Il ne risque donc pas d'être qualifié d'infraction. Plus surprenant, en Afrique, le harcèlement sexuel est vu comme un acte de séduction qui démontre les capacités de charme et de résistance d'un homme devant les femmes les plus coquettes. Pire, sur le continent noir, le harcèlement sexuel relève des compétences exclusives des hommes. Par conséquent, toute femme harceleuse sexuelle est d'avance vouée aux gémonies, avec un grand risque de bannissement social. Est-ce pour cela que même en France, où, le harcèlement sexuel est reconnu comme une infraction, et puni par la loi, 97 % des victimes sont des femmes ?

C'est là, une question à laquelle l'auteure n'ose pas répondre.

Quoiqu'il en soit, ce livre écrit dans une approche systémique et publié l'automne dernier apportera de l'eau au moulin de celles et ceux qui luttent pour éradiquer un phénomène incongru. A coup sûr.