"Qui veut faire l'ange fait la bête". Cette citation de Blaise Pascal convient parfaitement à Edwy Plenel qui ne cesse de vouloir faire la pluie et le beau temps en France, allant même jusqu'à parasiter des élections présidentielles en ne révélant que des affaires liées à ses opposants politiques tout en omettant celles concernant les candidats qui ont trouvé grâce à ces yeux. Il est en effet intéressant de voir que ces révélations sont sorties en pleines campagnes électorales, alors qu'elles étaient connues de tous depuis bien des années. Et surtout que la plupart des hommes et des femmes politiques français avaient recours aux mêmes stratagèmes (emploi de membres de sa famille, abus d'avantages sociaux, etc.).

Il s'est attaqué cette fois à Charlie Hebdo, qu'il dénonce pour islamophobie. Il est utile de rappeler que de 2005 à 2015, sur 38 "unes" consacrées aux religions, 7 sont sur l'islam, 21 sur la religion catholique et 3 sur le judaïsme.

Edwy Plenel, bourgeois trotskiste

En effet, ses méthodes sont les dignes héritières de celles des trotskistes lors de la Révolution d'octobre 1917, c'est-à-dire l'écrasement de tout ce qui va à l'encontre de ses idéaux politiques. Jusqu'à présent, Plenel n'a été que l'élément déclencheur de lynchages médiatiques, judiciaires et populaires. Ce qui le détachait un peu de ses ancêtres politiques qui n'hésitaient pas à réprimer leurs opposants dans des bains de sang.

Sauf que cette fois, il vient de franchir une nouvelle étape, le rapprochant de plus en plus idéologiquement des anciens trotskistes.

Résumons brièvement l'affaire. En 2015, juste après l'assassinat de huit membres de Charlie Hebdo, Edwy Plenel s'est targué d'entretenir de bonnes relations avec Tarik Ramadan et qu'il ne voyait aucune ambiguïté dans ses propos tout en le considérant comme "un intellectuel responsable".

Il n'est pas étonnant que les auteurs de Charlie Hebdo aient très mal reçu ces déclarations, vu que Tarik Ramadan dénonçait constamment le journal satirique en l'accusant d'islamophobie et d'avoir un "humour de lâches", et ce bien avant les attentats dont ils ont été victimes. Suite aux récentes plaintes pour viols et harcèlements sexuels de femmes françaises et suisses contre Ramadan, Charlie Hebdo a publié une "une" dans laquelle on voit quatre caricatures d'Edwy Plenel, dont les moustaches cachent les yeux, ferment les oreilles, obstruent la bouche et où il sourit de manière ironique, en référence aux célèbres représentations de bonobos.

Ils ont également fait référence à la"une" de Médiapart, lors de l'affaire Strauss-Khan, lorsqu’ils dénonçaient le silence complice de toute la classe politique et médiatique. À ce moment-là, Mediapart avait annoncé que tout le monde connaissait les vices de Strauss-Khan, mais personne n'avait eu le courage de le dénoncer. Sauf que dans l'affaire Ramadan, Plenel avait déclaré qu'il ne savait pas. L'arroseur arrosé.

Furieux qu'on s'en prenne à son auguste personne, lui, l'inquisiteur, n'aime pas se retrouver à la place de ses victimes. Comment le pourrait-il, le fait de dénoncer les torts et les travers de chacun lui a donné l'illusion d'être un modèle d'angélisme et d'intégrité. Or cette fois, il a délibérément franchi la ligne rouge.

Il a commencé par citer l’écrivain Romain Rolland : «Ils peuvent me haïr, ils ne parviendront pas à m’apprendre la haine». Ces propos en disent long sur celui qui n'a pas besoin d'apprendre la haine. Le gentil bonhomme à la moustache, se présentant comme le défenseur de la veuve et de l'orphelin (qui partagent ses idéaux politiques) laisse place au trotskiste acharné, qui n'hésite pas à attiser la haine d'une partie extrémiste de la communauté musulmane, dont Charlie Hebdo en a fait les frais dans un bain de sang, en l'accusant sur franceinfo de faire : "la guerre aux musulmans".

En tant que journaliste, il est tout à fait conscient de la dangerosité de ses propos et des conséquences sanguinaires qu'ils pourraient entrainer.

Riss, directeur de Charlie Hebdo, a condamné les paroles proférées par Edwy Plenel et a déclaré : "En la prononçant, Plenel condamne à mort une deuxième fois Charlie Hebdo. Cette phrase n'est plus une opinion, c'est un appel au meurtre". Bien évidemment, Plenel se défend en dénonçant une manipulation de ses propos : "La phrase que me prête l’édito de Charlie n’a jamais existé". Or cette phrase est clairement identifiable dans l'interview que Plenel a accordé à franceinfo le 8 novembre