Encore une fois, je suis réellement surpris de l'engouement qu'attise la possibilité d'un retour à la monarchie en France. Et je suis également surpris de voir à quel point le roi Louis XIV a marqué les esprits dans l'inconscient collectif, en venant à être la personnification même de la monarchie française alors qu'il a été le seul le monarque absolu dans l'histoire de France.

L'impossibilité de l'absolutisme

Qui dit roi absolu dit aucun contre-pouvoir. Or cet aspect de la monarchie absolue pose de nombreux problèmes. Tout d'abord, l'absolutisme n'est ni plus ni moins qu'un régime tyrannique.

Même si on retient aisément l'énorme contribution du Roi Soleil dans le domaine des arts, lui servant comme propagande extrêmement efficace. L'art pour Louis XIV était un instrument au service de sa grandeur. Clamant haut et fort "l'État c'est moi", le fait de mettre en valeur sa toute-puissance revenait à projeter l'image d'un pays fort et rayonnant.

On oublie cependant tous les à cotés qui ternissent cette image de roi éclairé. Louis XIV a en effet considérablement appauvri son peuple à force de mener d'innombrables guerres. Pour les financer, il n'a pas hésité à inventer de nouveaux impôts qui n'ont cessé d'écraser son peuple. Sa décision de révoquer l'Édit de Nantes a donné lieu à des massacres de population.

Les protestants ont subi d'énormes pressions pour les forcer à se convertir au catholicisme, les missionnaires en charge de ces reconversions n'ont pas hésité à torturer, piller et tuer les récalcitrants, hommes, femmes ou enfants.

Le XXe siècle a également été riche en termes d'absolutisme. Hitler et Staline étaient des tyrans qui n'avaient pas hésité à mettre en place une épuration sanglante de leur propre population, entrainant ensuite le monde dans une guerre apocalyptique.

La solution ne peut être que constitutionnelle

L'idée, dans le royalisme moderne, est de concilier l'ancien et le nouveau régime. Autrement dit un roi héréditaire, qui serait symbole de stabilité du pouvoir et représentant de son peuple, avec un Premier ministre, une assemblée nationale et un Sénat dont les mandats seraient soumis à des élections.

Le tout serait régulé par une modification de la constitution afin d'accorder la légitimité du trône de France. Comme le roi détiendrait les mêmes pouvoirs que les présidents actuels, les modifications seraient peu conséquentes.

Le rôle de président de la République n'est pas un signe de stabilité, de par son changement régulier, ni de représentation populaire. En effet, les élections présidentielles l'ont maintes fois prouvé, celles de 2017 plus encore où le préside "élu" n'a récolté que 23% des votes avec un record d'abstentions et de votes nuls, rendant sa légitimité plus que douteuse. Les Français se désolidarisent des élections qu'ils considèrent, à raison, tronquées ou ils ne peuvent qu'élire des hommes et des femmes qui leur ont été présentés par des partis financés par des grands patrons.

On sait dès lors pour qui ils travaillent, et ce n'est certainement pas le peuple. Or un roi, sans ambitions carriéristes ni partis, ne serait pas parasité par ces ambitions égoïstes. Le poste de roi lui étant attribué par hérédité, il serait éduqué pour régner lorsque son tour viendra et ainsi, détenant une formation approfondie pour occuper sa fonction, il sera plus à même de diriger le pays.

Il devra néanmoins avoir un contre-pouvoir faisant en sorte qu'il ne puisse pas agir comme bon lui semble, ni impunément si jamais il se déciderait à commettre des actes douteux, à agir en se faisant soudoyer par des hommes politiques désireux de marchander leurs points de vue, prenons en exemple les scandales qui avaient terni l'image de la monarchie Belge.

En conclusion, une monarchie constitutionnelle est une idée digne d'intérêt qui mérite d'être posée et débattue. J'espère en tout cas qu'elle attirera curiosité et réflexion.