Après la défection de Trump dans le domaine du climat, Macron apparaît comme le seul homme politique crédible capable de reprendre les éléments de langage de la COP 21 (Paris). Après les COP 22 (Maroc) et 23 (Allemagne), Macron prend l’initiative de réunir la plupart des leaders mondiaux d’entreprise, comme Bill Gates de Microsoft, Branson de Virgin et d’autres Tycoons financiers. Le message de Macron est clair : pour sauver la planète, pour contribuer à la décarbonatation de notre environnement, il faut des moyens financiers colossaux que seuls les chefs d’entreprise peuvent mettre sur la table.

Macron a pensé un modèle économique qui fait la synthèse entre le modèle libéral sur le plan économique et la transition écologique articulée autour des énergies solaires et éoliennes.

Il s’agit de favoriser les entreprises comme acteurs de premier rang dans le financement de l’économie verte décarbonée. La création des greens bonds (obligations vertes) permettra aux entreprises comme EDF et d’autres start-up de mobiliser les ressources financières indispensables pour participer à la décarbonatation de l’environnement mondial. Les green bonds sont des produits financiers qui vont être de plus en plus utilisés par les entreprises pour entreprendre dans le domaine de l’environnement. En revanche, il réussit une synthèse magistrale : utiliser le modèle libéral économique dont il est l’une des pierres angulaires au plan théorique et se convertir à l’écologie dont il était éloigné.

Macron propose un modèle nouveau dans lequel il veut remobiliser acteurs publics et privés contre le réchauffement climatique, tout en privilégiant les entreprises privées.

Le modèle macronien est-il libéral économiquement et fondamentalement progressiste en faveur du climat ?

Le One Planet Summit organisé sur l’Ile Seguin à Boulogne-Billancourt permet à Macron d’obliger les pays à rechercher les financements utiles et innovants pour la décarbonatation de l’environnement.

Macron apparaît comme le leader de cette noble cause après la défection de Trump et le léger retrait de Merkel sensée représenter la voie européenne. Macron, habilement, endosse l’habit climatique européen et se présente comme le leader de la transition écologique en Europe, même si de façon intelligente il estime que c’est l’Union européenne de façon collective qui doit être à l’avant-garde de la transition.

L’écologie politique en France est en ruines. Nicolas Hulot est aux affaires à côté de Macron, mais sa marge de manœuvre reste limitée par l’omniprésence du Président Macron sur la scène politique française au moment où Laurent Wauquiez vient d’être désigné Président de LR, un mouvement politique traversé des batailles politiques et la démission en cascade de ses nombreux leaders, dont Xavier Bertrand. Macron écologiste de circonstances a réussi à mobiliser de nombreux américains (Schwarzenegger) sur le dossier de la transition écologique. De nombreuses bourses d’étude ont été attribuées à des chercheurs et savants américains pour qu’ils viennent travailler en France et aider notre pays à la compréhension et à la mise en pratique des problématiques des transitions écologiques.

Dans la vie il faut être modeste et accepter l’intelligence américaine dans le domaine de l’écologie transitionnelle. Le Président Macron a bien fait de faire un appel d’offres aux savants du monde entier dans ce domaine et tant pis pour nos spécialistes français qui, pour l’instant, n’ont pas été retenus.

Les finances au cœur de l’initiative de Macron mais le problème de la carbonatation demeure

L’initiative de Macron doit être saluée car il inaugure un nouveau modèle de financement de la décarbonatation. Même si la Banque mondiale a décidé de ne plus financer un certain nombre de projets qui valorisent les énergies fossiles à partir de 2019, le Président Macron lui-même reconnait que dans la décarbonatation de la planète, nous avons tous échoué collectivement car tous les pays ne jouent pas le jeu, à commencer par les Etats Unis.

La Chine, un des premiers pollueurs mondiaux, est aussi le premier fabricant de panneaux solaires. La Chine, à la différence des Etats Unis, veut avoir une position vertueuse. Néanmoins, au-delà de la problématique financière dont le Président Macron souhaite qu’elle dérive d’une privatisation des pratiques, on constate que la carbonatation actuelle demeure. Comment récupérer le CO2 actuel flottant ? Certains parlent de l’enfouir dans l’Océan, mais là encore et assez paradoxalement, les pays crient au loup carboné qu’il faut décarbonater, mais continuent d’avoir recours aux énergies fossiles. Un mandat ne suffira pas au Président Macron pour prendre le leadership de la décarbonatation de la planète.