Dans son livre « Les cent derniers jours du PS », Bruno Gaccio, humoriste bien connu sur Canal+ historique, souhaite et exige la disparition du PS.

Un livre cash

C’est un livre dur et terrible pour le PS car il prend l’eau partout et les représentants PS sont traités d’apparatchiks et considérés comme des professionnels de la politique coupés du réel. Pour Bruno Gaccio, Valls serait beaucoup plus près de Macron et Hamon et Montebourg plus près de Mélenchon. C’est l’observation qu’il fait dans son passage sur RMC dans l’émission « Les Grandes Gueules » ce jeudi 19 janvier 2017.

Gaccio propose une alliance duale autour de laquelle Macron serait leader de la Gauche libérale et Mélenchon de la Gauche plus dure. Et si c'était là la césure et l'angle de refondation autour de laquelle doit se structurer le PS qui prend d'eau partout, qui est en manque d'idées et de leaders charismatiques. La primaire de la Belle Alliance les 22 et 29 janvier n'y changera rien car le candidat PS retenu ne sera pas présent au second tour de l'élection présidentielle. Il devra se contenter de prendre acte de sa victoire à la primaire et organiser les conditions de la refondation du PS en tant que vainqueur. Rien d'autre pour ce vainqueur de la primaire de la Belle Alliance promis à une période de 5 ans dans l'opposition.

Et si le PS n'était bon que dans l'opposition ?

Une vision

Pour Gaccio, le PS a toujours avancé en trompant les électeurs et les militants. Il y aurait un double discours tenu par les responsables PS, celui de la campagne électorale et celui de la gouvernance. En accédant aux affaires et surtout après le virage mitterrandien, le PS a estimé qu’il fallait être aussi bon que la Droite dans la gestion de l’économie ; or pour le PS, ce n’est pas son ADN traditionnel.

Le PS a oublié en route les classes populaires, les ouvriers, les classes moyennes et on note que les enseignants qui, traditionnellement, votent à Gauche, sont en train de délaisser le PS et de voter pour le Front National. Le PS n’a qu’à s’en prendre qu’à lui-même car il n’a pas su articuler l’idéologie de Gauche et les instruments de gouvernance politiques et gestionnaires que demande un pays.

François Hollande n’a pas rendu service au PS, ainsi que Valls. Tous les deux ont voulu ménager la chèvre et le chou et passer en force en appliquant une politique sociale libérale. Ils ont déboussolé l’électorat socialiste. D’ailleurs Valls, qui aujourd’hui se présente comme celui qui veut rassembler la Gauche, avait affirmé que l’on pouvait changer le nom du PS pour adapter les forces progressistes à la modernité.

Gaccio souhaite la disparition totale du PS, à l’image du PS grec. En effet, le Parti socialiste français est orphelin d’une stratégie et d’une direction claires sur les plans idéologique et de la pratique, comme au temps de François Mitterrand. Jospin et Hollande ont été des gestionnaires et non des politiques capables d’impulser une réelle direction au PS.

Macron l’a d’ailleurs très bien compris et son mouvement « En marche » a comme objectif : faire exploser le Parti socialiste en plein vol. Dans sa conférence ce 19 janvier, Macron a prévenu les caciques du PS qui souhaitent le rejoindre : faites-le avant le 29 janvier, sinon il sera trop tard si vous voulez quitter le navire PS. C’est désolant et honteux pour les militants socialistes qui quitteraient le PS et rejoindraient Macron après l’avoir critiqué.

Conclusion

Le PS est au milieu du gué. Le débat de ce soir n’y changera rien car le PS, sans disparaître comme le dit Gaccio, va entrer dans l’opposition et traverser une période difficile de refondation idéologique et de transformation réelle.

Macron a demandé à Hollande de ne pas le soutenir et donc de ne soutenir personne. Cynique et déjà politicien du système, Macron prépare l’enterrement du PS. Le PS saura-t-il survivre à son entêtement, à savoir son refus pendant sa période faste de transformer son logiciel idéologique pour l’adapter à la vie moderne ?