Emmanuel Macron, candidat En Marche à la Présidentielle 2017. Parce que le personnage est différent, parce qu'il fait sauter le clivage gauche-droite, parce qu'il n'a pas de mal à ne pas être le plus pourri, on en oublierait presque qu'il fait de la Politique. Enfin un homme qui défend ses convictions. Pour le bien des Français ? Enfin un candidat différent. Un politique que l'on a envie de rejoindre... Mais pas... jusqu'au crime contre l'Humanité.

On a envie de lui faire savoir que, pourquoi pas, une partie de campagne en marche accélérée. Une participation pour donner une prime à cette jeunesse qui a le courage d'affronter les vieux briscards de la politique.

Ceux qui ont été jeunes avant d'être pourris. Quand ils ne l'ont pas été au biberon. Faire savoir à l'équipe de Macron que pourquoi pas, c'est entrer dans un processus qui ressemble aux... partis traditionnels. En marche n'échappe pas à la règle. Le pourrait-il d'ailleurs ? Les directives viennent d'en haut et se déversent. Des référents, des chefs, des chefaillons, des collègues... les mots sont les mêmes. Vous avez mis le doigt dedans ? Vous êtes condamnés à être harcelé de mails venus d'un peu partout. Souvent en double... Plus si affinités. Vous avez beau dire que... il est trop tard. Vos boîtes saturent. "Réception", "indésirables", "info pub", mails individuels ou envois en nombre, il en tombe comme à Gravelotte.

Vous n'ignorez plus rien de la vie de Macron. D'abord, l'organigramme. Dans le Rhône, le boss, c'est Bruno Bonnel. Sa mission est énorme: porte-parole, qui lui donne le droit de parler au nom du mouvement. Pas du parti, du... mouvement ! On voit de moins en moins la différence. Il valide les interventions médiatiques importantes, il anime des réunions publiques importantes.

C'est l'homme des choses importantes. Un directeur de campagne, un secrétariat du Bureau, la Planification des actions de terrain, le secteur Finances/Logistique/Matériel, la communication. Un secteur Formation et animation locale et puis ... les Experts amis-amis. Un expert par grand domaine et, sans doute, la strate la plus intéressante.

Celle qui touche les adhérents de base qui peuvent contribuer à faire remonter leurs idées. Prises en compte ? C'est un autre défi. En marche est bien organisé. Pour les fêtes de fin d'année des idées étaient proposées pour "vendre" Macron entre dinde et bûche. Pour les Lyonnais, le meeting du 4 février a été source de grosse mobilisation... Vendredi 13 janvier, un mail, un de plus, nous informe que si chacun prend 2 minutes "nous" aurons 20 000 membres de plus ce week-end". Nous pensions que Macron cherchait des... électeurs! Peut-on convaincre des indécis en 2 minutes? Faire du chiffre! Diantre, Macron apprend vite ! De la com... surtout de la com. Et un argumentaire nul. "Rejoignez le plus fidèle cercle de soutiens d’Emmanuel Macron en faisant adhérer autour de vous.

Vous pouvez par exemple inviter 3 membres de votre famille, 3 collègues et 3 amis."

20 000 membres en un week-end ? En marche ou... au pas de course monsieur Macron ?

Et le must. Ou comment prendre ses électeurs pour des imbéciles: "Jérôme, dans les Vosges, a déjà fait adhérer 13 personnes. Et vous ?" Sacré Jérôme ! Cela ressemble à "Véronique, 52 ans, de Cambrai a perdu 12 kg en ne mangeant que des bêtises pendant 15 jours !" On imagine les simples d'esprit se croyant obligés de faire inscrire 14 personnes pour battre le record. Au bistrot! Tous des électeurs du Front national... !

Pour la colonisation, c'est quoi la réponse, patron ?

Il y a aussi les fiches thématiques. Très intéressantes, elles.

Pour bien répondre comme le chef... Faire de la politique ce n'est pas permis à tout le monde. Pas facile de faire de la politique différemment avec une règle du jeu commune: trouver des électeurs. Et puis arrivent les limites. Pas de fiche sur la colonisation française, sur le crime contre l'humanité. On fait quoi alors ? Le militant fonce. L'humaniste écoute sa conscience.