Le Penelopegate, bien sûr. Mais aussi la candidature d'Emmanuel Macron, celles des "camarades adversaires" Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon… Derrière la présidentielle, il y a les législatives. Qui ne donneront sans doute pas une majorité à Marine Le Pen, si jamais le candidat de LR, quel qu'il soit, ne parvenait pas à rassembler son camp, et que des électeurs de droite (voire de gauche, ce qui se dessine) offraient les clefs de l'Élysée à la candidate du Front national, en espérant un rattrapage à l'Assemblée. Pour Emmanuel Macron, peu d'inquiétude : qu'il l'emporte ou qu'il soit battu, des têtes d'affiche solliciteront son investiture.

Mais la dynamique d'En Marche ! suffira-t-elle à faire élire assez de semi-inconnus pour former une majorité ? Voit-on aussi le FN présenter partout des candidates et candidats vraiment crédibles ? Un électorat déboussolé ne serait-il pas tenté de bouder les formations existantes pour donner leur chance à des indépendants (plus ou moins marqués à gauche, à droite, centre-droit ou centre-gauche), susceptibles de porter l'espoir d'un réel renouvellement d'une vie politique bloquée ? C'est sans doute le pari que font des individualités un peu partout en France, c'est en particulier le cas à Paris.

Gaspard Delanoë, Caroline De Haas

Caroline de Haas n'est pas tout à fait inconnue. C'est une universitaire médiatisée qui fut en vain tête de liste des Féministes pour une Europe solidaire.

Elle a initié – alors qu'elle fut proche de Benoît Hamon, a obtenu un poste de conseillère auprès de Najat Vallaud-Belkacem, puis quitté le PS – une pétition contre la loi El Khomri-Macron. Un temps ralliée à Cécile Duflot, elle songe à présent à se présenter dans le 18e arrondissement parisien. Rien n'est fait, mais c'est sans doute devant une salle acquise que, le 28 février à Montmartre, elle prendra sa décision.

Gaspard Delanoë n'est pas non plus un total inconnu. Fondateur du Pftt (Parti faire un tour... électoral), soutenu par d'autres "hurluberlus" (du PrOuT, Parti de rien, revenu de tout), Gaspard Delanoë (dit "le vrai Delanoë") avait obtenu un petit score aux municipales dans le 10e arrondissement, passant devant le Front national.

C'est un vrai-faux, faux-vrai candidat fantasque qui, régulièrement, à chaque échéance électorale, remonte au créneau. Cette fois, il se présente (sans doute "pour de la vraie") dans le 19e arrondissement, et a investi Julien Bayou (5e circonscription, 3e et 10e ar.) et Clara Breteau en Indre-et-Loire. Deux "très jeunes" gens (pas plus que François Fillon, ex-benjamin de l'Assemblée, en son temps), mais impliqués dans la vie associative, proche, pour Julien Bayou d'EELV (il est conseiller régional d'Île-de-France). "Changer les règles, en profondeur" résume son programme, encore plus flou que celui d'Emmanuel Macron. "Lançons l'indispensable réquisition citoyenne de l'Assemblée nationale", indique-t-il sur son site (julienbayou).

Il a formé une petite équipe qui se lance dans le porte-à-porte. Il s'est fait connaître grâce au collectif (ironique) "Sauvons les riches". Il conviendrait de voir si des profils similaires ou au contraire, très contrastés, de jeunes gens plaidant pour un renouvellement radical du personnel politique, émergent ou non. Serait-ce gagné d'avance pour ces candidats atypiques ? Certainement pas. Sauf surprise, très peu seront élus. Mais ils se seront fait un nom, et si, faute d'une majorité stable, une dissolution devenait inévitable, ils sauraient cette fois, mieux convaincre.