Du centre-droit au centre-gauche (et un peu, voire largement au-delà), il y a une plus grande diviseuse commune – comme disait mon prof de maths, "La Canne", PGCD ne signifie pas "petite grenouille, crapaud dansant" – Marine Le Pen. Et son antonyme serait le jeune PPDC, Emmanuel Macron, dénominateur commun de très petite à très grande taille selon les avis ou… les ambitions. Daniel Cohn-Bendit, qui n'en nourrit guère en France, veut voter utile et non "idéologiquement". Mais quand même contre le Front national. Donc, si "nous" voulions vraiment "nous" éviter Marine Le Pen, pour lui, c'est Emmanuel Macron "le mieux placé".

Cela étant, "Dany" (ex-Le Rouge) pourrait se raviser si, et seulement si, une candidature commune PS-EELV-France insoumise se dégageait.

Ralliements multiples

Pour François de Rugy, se rallier à Emmanuel Macron est peut-être dicté par d'autres considérations. Benoît Hamon a préféré placer un autre écologiste (que son directeur de campagne a casé à l'arrache alors que lui-même n'en avait jamais entendu parler) dans son organigramme de campagne. Et puis, question campagne, François de Rugy est l'élu de Nantes, Orvault, Sautron. Une circonscription où PS, centristes et EELV sont plutôt mieux implantés qu'ailleurs. Pour lui, comme pour Bayrou, Macron, c'est sans doute le vote doublement utile. Car François Bayrou, orphelin, lui, de Juppé, a joué la survie du Modem face à l'UDI : il en récupérera sans doute les déserteurs ralliant Macron et pourra peut-être constituer un groupe parlementaire.

Il y a aussi Matthieu Orphelin, doublement car il a dû acter le décès de la candidature de Nicolas Hulot. Ajoutons quelques autres coureurs de queue de peloton, comme le socialiste Christophe Caresche, qui abandonne sa circonscription parisienne et vote utile. Mais veut sans doute rester en politique d'une manière ou d'une autre.

Il y aura aussi des Lepage compatible, comme Jean-Louis Borloo. Corinne Lepage, écolo-centriste, Jean-Marie Cavada, transfuge du Modem, et nombre d'autres pourraient convaincre Borloo de faire une déclaration en faveur d'Emmanuel Macron… Un candidat carpe et lapin de moins en moins chimérique. "Un Ovni", comme l'a qualifié Daniel Cohn-Bendit.

Mais un Ovni que le dernier sondage Kantar Sofres Onepoint, pour Le Figaro-LCI, donne à deux points derrière Marine Le Pen (25 contre 27), ce qui relègue François Fillon à 20, en chute de deux points, donc plus sur le podium à deux places. Bayrou aurait su rallier près des deux-tiers de l'électorat du Modem et François Fillon n'a plus que 58% d'électeurs sûrs de voter pour lui au premier tour. Emmanuel Macron bénéficiera aussi de votes verts en dépit de l'accord entre Benoît Hamon et Yannick Jadot, surtout si Nicolas Hulot se prononçait pour lui. Approuver la direction d'EELV est une chose, se rendre aux urnes une autre. François Fillon n'a plus qu'une option : rogner des voix à Marine Le Pen. Il s'y emploie activement. Au risque de perdre des centristes que ses "Régaliens" (LR) ne retrouveront pas aux législatives. Des candidats LR fort peu fillonistes s'en soucient très fort.