Le premier grand oral des candidats à l'élection présidentielle s'est déroulé hier soir sur le plateau de TF1. Ce sont finalement 5 candidats qui se sont retrouvés face à face : Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), Benoît Hamon (Parti socialiste), Emmanuel Macron (En Marche !), François Fillon (Les Républicains) et Marine Le Pen (Front National). Les 6 autres candidats, jugés trop petits par les sondages, n'ont pas été conviés au grand rendez-vous avec les Français, et les premiers ont eu une pensée pour eux avant d'entamer le débat.

Education

Jean-Luc Mélenchon est le plus ambitieux sur l'augmentation des effectifs dans les écoles, en promettant de créer 60 000 postes d'enseignants. Benoît Hamon, lui, souhaite favoriser le suivi et la réduction du nombre d'élèves par classe dans le primaire en créant 40 000 postes d'instituteurs. Le nombre d'élèves par classe doit ainsi être limité à 25, sauf ZEP/REP et outre-mers, où, là, la limite se situera à 20 élèves. Pour sa part, Emmanuel Macron mise sur seulement 12 000 postes d'enseignants, répartis dans les classes de CP et de CE1, car c'est à ce moment que les savoirs fondamentaux (écriture, lecture et calcul) sont inculqués. François Fillon, en revanche, dit clairement que le problème ne vient pas des effectifs et demande aux instituteurs de travailler plus, de passer plus de temps dans leur établissement.

Marine Le Pen, elle, réclame plutôt de consacrer 50% du temps d'enseignement en primaire à l'apprentissage du français.

Défense

Jean-Luc Mélenchon demande à ce que la France quitte le commandement intégré de l'OTAN pour cesser d'être à la botte des Etats-Unis contre la Russie. Afin de régler le contentieux en Ukraine, il promet une grande conférence pour remodeler les frontières afin que chacun soit satisfait.

Pour lui, il faut éviter la guerre à tout prix. Benoît Hamon, lui, rappelle que la France est à présent le dernier pays de l'Union européenne à être membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et à disposer de la dissuasion nucléaire, un avantage qui sera déterminant quand il s'agira de négocier avec la Russie la fin de l'occupation illégale de la Crimée.

De plus, il souhaite augmenter le budget de la défense pour qu'il passe à 2% du PIB. Emmanuel Macron souhaite, pour sa part, restaurer un service militaire obligatoire d'une durée d'un mois pour les jeunes de plus de 18 ans, et maintient que la dissuasion nucléaire doit être préservée en tant qu'élément clé de l'indépendance militaire française. François Fillon prône également l'indépendance de la France sur le plan international grâce à l'arme nucléaire et l'augmentation du budget de la défense à 2% du PIB d'ici la fin du quinquennat afin d'allouer de meilleurs moyens aux soldats. Enfin, Marine Le Pen a elle aussi pour ambition d'augmenter le budget de la défense à 2% du PIB, mais au minimum.

Elle réclame aussi le non alignement et la souveraineté en termes de choix, ainsi que l'augmentation de la pension des anciens combattants.

Institutions

Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon prônent le passage à une VIè République afin d'abolir la monarchie présidentielle, en faisant en sorte que la société civile soit représentée au mieux. L'Assemblée constituante rassemblée par Jean-Luc Mélenchon sera composée de citoyens tirés au sort et sans conflit d'intérêt. Benoît Hamon plaide également pour que les citoyens fassent leur entrée dans le Sénat. Selon eux, la démocratie doit cesser d'être intermittente, au gré des élections, et les Français doivent pouvoir reprendre la main dans les décisions qui les concernent.

Emmanuel Macron, lui, demande comme Benoît Hamon à ce qu'une part de proportionnelle soit prise en compte dans les élections législatives, pour une Assemblée nationale plus représentative de la société civile. François Fillon et Marine Le Pen, en revanche, refusent de changer de Constitution en vantant les mérites de la Vè République, laquelle a mis fin à l'instabilité institutionnelle et a rendu la France gouvernable.