Au moins, il est ponctuel. C'est en effet avec 24 heures d'avance que François Fillon s'est présenté devant les juges, afin de répondre à sa convocation. Ses derniers lui ont signifié sa mise en examen, notamment pour détournement de fonds publics. Candidat et mise en examen ? La situation semble intenable... mais pas pour François Fillon, toujours aussi déterminé à aller au bout. « François Fillon est extrêmement combatif. En dépit de vents forts qui soufflent contre lui, il reste debout dans la tempête. J'ai constaté sa très grande détermination », a confirmé son avocat, Me Antonin Levy, présent lui aussi dans le bureau des juges.

« Ce qu'ont dit les juges à François Fillon c'est 'vous êtes un candidat sérieux, et si vous veniez à l'emporter, l'inviolabilité du Président nous empêchera de pouvoir vous convoquer et prononcer une mise en examen à votre encontre, dans ce dossier qui va se poursuivre une fois l'élection passée. Si on ne le fait pas aujourd'hui on ne pourra jamais le faire », ajoute l'avocat.

Mis en examen et candidat à la présidentielle : une première

De son côté, le candidat Les Républicains n'a pas semblé particulièrement ému par cette mise en examen. Mardi, il a rencontré des chasseurs et multiplier les poignées de mains, continuant de faire campagne comme si de rien n'était. Invité de Radio Classique ce mercredi, François Fillon tient à rappeler que « je suis allé, contrairement à Madame Le Pen, à la convocation des juges, je respecte la justice.

Je ne dis pas que les juges ont un calendrier Politique, je dis que la justice est instrumentalisée ». Le vainqueur de la primaire de la droite et du centre est donc convaincu d'avoir amorti le choc de cette annonce. « François Fillon a bien joué vis-à-vis de la meute médiatique. Il sort de toutes ces épreuves un homme qui a du courage, qui fait face à l’adversité et qui a du caractère », confirme le député Jacques Myard, dans des propos rapportés par France Info.

Plus qu'un mois avant le premier tour de la présidentielle

Mais François Fillon a-t-il encore vraiment une chance de gagner l'élection présidentielle ? Il avait remporté la primaire de la droite et du centre en partie grâce à la mise en avant des valeurs de vertu et de sérieux. Aujourd'hui, après les nombreuses révélations et sa mise en examen, tout cela est balayé.

D'autant que dès le début de cette affaire, François Fillon avait assuré qu'il ne serait pas candidat s'il était mis en examen... avant de revenir sur sa parole. Tout cela s'est traduit par une forte baisse dans les sondages, où l'ancien premier ministre est désormais le troisième homme, loin derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Le candidat préfère parler de majorité, qu'il assure être le seul capable d'obtenir lors des législatives, et évoquer son programme, selon lui le seul capable de redresser la France. Mais un programme, aussi bon soit-il, est-il indissociable d'un candidat auquel on ne peut plus faire confiance ? C'est là tout l'enjeu du mois à venir, qui va progressivement nous mener au premier tour de l'élection présidentielle, le 23 avril prochain.