Pour être officiellement investis candidats à l'élection présidentielle, outre le fait d'être inscrits sur les listes électorales, les prétendants doivent réunir 500 parrainages d'élus. Jusqu'en 2012, les candidats eux-mêmes devaient aller récolter, une à une, les précieuses signatures, avant de les remettre en main propre au Conseil Constitutionnel, chargé de leur validation. Mais cette année, la règle a changé. Si les candidats doivent toujours se déplacer à la rencontre des maires, conseillers départementaux, députés européens ou conseillers régionaux, ce sont les élus eux-mêmes qui font désormais parvenir le formulaire par voie postale à Paris, où ils sont ensuite validés.

Par ailleurs, ces signatures, appelées 'parrainages', doivent provenir de 30 départements différents (territoires d'outre-mer inclus), sans que 10% d'entre elles ne viennent du même département ou territoire. Après avoir contrôlé la réelle volonté du candidat de se présenter, le haute juridiction lui demande de signer deux documents : sa déclaration de patrimoine, et "l'engagement de publier à nouveau cette déclaration" à la fin du quinquennat.

Qui a déjà ses 500 parrainages ?

Les élus ont jusqu'au 17 Mars pour faire parvenir leur formulaire de parrainage, et la liste officielle des candidats sera ensuite connue dès le lendemain. Aujourd'hui 10 Mars, sept prétendants au titre suprême peuvent déjà dormir sur leurs deux oreilles.

François Fillon avait déjà récolté plus de 700 signatures au début du mois, et il en compte aujourd'hui 2.111. De même, les candidats soutenus par les grands partis sont déjà sûrs de concourir sur la ligne de départ, comme Benoit Hamon (1.314) et Marine Le Pen (577).

Nathalie Arthaud, pour Lutte Ouvrière, a elle aussi rendu sa copie depuis longtemps, et compte aujourd'hui 593 signatures à son compteur.

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) en a récoltées 623. Aucun problème non plus pour Emmanuel Macron (En Marche) grâce à ses 1.266 parrainages. Enfin, un petit nouveau s'ajoute à la liste : François Asselineau de l'Union Populaire Républicaine, qui est parvenu à récolter 524 signatures.

Qui les a presque ?

D'autres habitués des élections ont encore du pain sur la planche avant la date fatidique du 17 Mars, comme Jean-Luc Mélenchon qui n'a réuni que 432 parrainages pour l'instant, ou Jacques Cheminade (393).

Au Nouveau Parti Anticapitaliste, Philippe Poutou est à la peine, avec seulement 245 signatures. Enfin, certaines campagnes médiatiques ne passeront pas le cap du 18 Mars, comme celles de Michèle Aliot-Marie (38), Henri Guaino (12), Jean Lassalle, ex Modem (289), Rama Yade (151), ou encore l'indépendantiste polynésien Oscar Temaru (36). D'autres enfin n'ont rien demandé, comme François Baroin (9) et Alain Juppé (288).

Il reste donc sept précieuses journées aux candidats pour convaincre les derniers élus de remplir le formulaire afin de pouvoir concourir au titre présidentiel. Il est encore temps d'activer leurs derniers réseaux locaux ; les équipes de campagne sont plus que jamais sur le qui-vive.