Avec un taux d'abstention de 22% à 18h45 (sondage Kanta Sofres OnePoint), l'élection présidentielle 2017 s'est, une fois de plus, imposée comme le rendez-vous électoral de la démocratie française - même si cette abstention augmente de 2 points par rapport à 2012. Après des mois d'une campagne surprenante et mouvementée, ponctuée de débats, de meetings et de sondages, Emmanuel Macron & Marine Le Pen se sont imposés dans les urnes, selon les dernières estimations à 21h, avec respectivement 23,8% et 21,7% des voix.

Si la course à 11 candidats promettait un résultat plus qu'incertain, les sondages ont finalement fait leurs preuves puisque les deux qualifiés menaient les estimations depuis déjà quelques semaines.

La mobilisation a été relativement conséquente dans les bureaux de vote mais aussi sur les réseaux sociaux où le hashtag JeVote a été tweeté plus de 200 000 fois aujourd'hui. Si la campagne officielle s'est officiellement terminée vendredi à minuit - obligeant les candidats à garder le silence jusqu'à l'annonce des résultats de ce soir - les militants et électeurs ne se sont pas tus. Les français de l'étranger ont également répondu présents, provoquant des files d'attente, parfois de plusieurs heures, comme à Londres ou au Canada. Finalement, malgré une certaine lassitude et une distance affirmée de la population face à la politique, les Français semblent avoir toujours conscience de l'arme démocratique que leur voix représente.

Une élection à grand enjeu

Après le Brexit et le choc électoral de l'élection de Donald Trump outre-Atlantique, la scène internationale semble s'être réglée, aujourd'hui, à l'heure française pour suivre les résultats du scrutin. Plus largement, pour certaines formations politiques, ce scrutin était déterminant en termes de survie politique.

Après les déboires judiciaires de François Fillon et la Présidence plus que contestée de François Hollande, Les Républicains et le Parti Socialiste devaient convaincre les indécis pour tenter de sauvegarder leur importance républicaine. Mais déjà depuis quelques années, ce "bipartisme" de facto n'est plus. Le Front National, malgré les propos récents de Marine Le Pen sur le Vel d'Hiv', est plus fort que jamais et Jean-Luc Mélenchon n'avait jamais été aussi populaire.

Le défi était donc, pour tous, de conserver l'intégrité d'une idéologie politique ou de s'imposer comme nouvelle majorité. En attendant, il faut encore patienter deux semaines pour savoir qui succédera à François Hollande à l'Elysée pour les cinq prochaines années...