Vainqueur au second tour de la primaire de la Belle Alliance Populaire (PS et alliés), Benoît Hamon a du mal à convaincre. Ses scores dans les sondages semblent irrémédiablement bas, et certains ténors de son parti l'ont abandonné pour rejoindre la campagne et le comité de soutien du centriste Emmanuel Macron. Interrogé par 20 Minutes, le candidat de gauche, dont la mesure phare est le revenu universel d'existence, affirme défendre des propositions "approuvées" et un programme "cohérent".

Mais pourquoi tous ces reniements ? Pour Benoît Hamon, ces élus réfractaires font des calculs plus personnels, alors que la base des militants socialistes se bat chaque jour pour porter la voix du projet politique qu'il défend.

En revanche, pas question pour le candidat PS de se tenir responsable des problèmes que connait actuellement son parti : "J’essaye de proposer aux Français un chemin, pas de m’occuper de la rue de Solférino", déclare le candidat, avant d'en appeler à la souveraineté du peuple français, balayant ainsi ses mauvais scores dans les sondages et les pronostics des observateurs de la vie politique.

Mettre en place un nouveau partenariat avec l'Allemagne

Dans les colonnes de 20 Minutes, Benoît Hamon développe son programme, à commencer par l'Europe. Entre le Brexit, les scores élevés des partis nationalistes et la crise des migrants, la politique actuelle de l'Union Européenne est à revoir, et c'est avec l'Allemagne qu'il va falloir négocier afin de réorienter les mesures en faveur d'une Europe sociale et solidaire.

Par ailleurs, le candidat socialiste ajoute que le poids économique de l'Allemagne au sein de l'UE est mal appréhendé par les équipes d'Angela Merkel, qui réalisent actuellement que "la dislocation du projet européen" est ajourd'hui bien avancée.

Benoit Hamon compte également sur la défaite des conservateurs d'A. Merkel, et sur la victoire de Martin Schulz et de son parti Social-Démocrate (SPD) aux prochaines élections législatives outre-Rhin, qui auront lieu en Septembre.

Il ajoute qu'il lui sera alors beaucoup plus facile de négocier de nouveaux textes à amender aux traités européens sur les thèmes de "la démocratisation de la zone euro, l’énergie et l’Europe de la défense". Même en cas de défaite du SPD, l'ancien ministre de la Consommation et de l'Education Nationale reste persuadé que les conservateurs allemands, bien que la préférence de certains aille vers Emmanuel Macron, ne pourront pas rester insensible à sa proposition d'injecter davantage de démocratie dans la prise de décisions à l'échelle européenne.

Le revenu universel pour lutter contre la fracture sociale

Au sujet de sa principale proposition, le revenu universel d'existence, Benoît Hamon indique que le système sera "dégressif jusqu'à 2200 Euros nets par mois". Par exemple, "une aide-soignante qui a un Smic à mi-temps percevra 400 euros en plus de ses 600 euros de salaire mensuel. Quelqu’un au Smic plein-temps passe de 1.150 à 1.350". Ainsi, avec cette mesure, aucun français ne vivra avec moins de 600 Euros par mois.

L'objectif est de lutter contre la pauvreté, tout en prenant en compte la multitude de contrats précaires, qui recevront un complément de revenu pendant toute la durée de leur vie. Cette mesure sera financée, selon Benoit Hamon, grâce à "35 milliards d’euros par an, moins que le pacte de responsabilité de François Hollande".

Santé et écologie

Entre autres sujets, Benoit Hamon évoque, dans 20 Minutes, sa proposition d'interdire les perturbateurs endocriniens. Pour cela, il souhaite modifier la réglementation européenne à partir d'une liste de molécules dangereuses pour l'organisme, contenues dans l'eau et certains aliments, afin de prévenir de nombreuses maladies chroniques, en particulier chez les plus jeunes.

Enfin, concernant l'écologie, le candidat socialiste souhaite mettre l'Europe au pied du mur et l'entraîner dans une véritable transition énergétique.