Tout ne semble pas perdu pour l'ancienne présidente du Front National. Les sondages annonçaient au soir du premier tour, une victoire d'Emmanuel Macron à 60% au deuxième tour. Pourtant cette victoire ne semble pas si certaine. Emmanuel Macron est en baisse autant dans les sondages que dans sa côte de popularité et le Front républicain ne fait plus recette. Une victoire de la candidate frontiste ne semble donc pas impossible pour pour plusieurs raisons.

L'abstention, premier allié de Marine Le Pen

22,23%. C'est le pourcentage de français qui s'est abstenu au premier tour de l'élection il y a deux semaines.

Cette abstention pourrait peut être s'avérer être un allié de taille pour la candidate qui a réuni 21,4% des suffrages lors du premier tour.

En effet, "l'abstention inavouée" pourrait jouer en sa faveur. C'est un chercheur du CRS, Serge Galam qui a mis au point cette théorie. Ce chercheur qui avait d'ailleurs prédit le Brexit ou la victoire de Trump explique que : "Si Marine Le Pen a 42% d'intentions de vote et que 90% des gens qui disent vouloir voter pour elle le font, alors elle gagne si moins de 65,17% des électeurs déclarés de Macron votent effectivement pour lui. Si 65% seulement par exemple votent pour lui, Marine Le Pen gagne à 50,07%. "

Si cette hypothèse semble plausible, Marine Le Pen serait donc notre prochaine présidente.

Mais en dehors des chiffres et des calculs, d'autres éléments viennent conforter l'idée d'une victoire frontiste.

Les "insoumis" ne voteront pas Macron

Au lendemain du premier tour, Jean-Luc Mélenchon avait refusé de donner des consignes de vote estimant qu'il n'avait pas reçu de "mandat" pour ça de la part de ceux qu'ils l'avaient nommée candidat.

Il leur à donc laissé la parole en lançant une campagne sur Internet.

Les résultats sont tombés et sont très clairs. 36,12% des "insoumis" ont déclaré qu'ils préféraient le vote blanc à toutes autres formes de vote. 34,83% ont déclarés qu'ils voteraient poir Macron. 29% ont quant à eux déclarés qu'ils s'abstiendraient alors même que le programme de Mélenchon prônait le vote obligatoire...

Le leader de la France insoumise a tout de même rappelé "qu'aucune voix ne devait aller au Front National" sans pour autant en dire plus sur la marche à suivre dimanche prochain.

Dupont-Aignan, un soutien efficace

Nicolas Dupont-Aignan a annoncé qu'il soutiendrai Marine Le Pen au deuxième tour. La candidate a elle déclaré la semaine dernière que le président de Debout la France ! serait même nommé premier ministre si elle venait à remporter les élections. Ce soutien semble pourtant bien faible au vu des 4,75% réalisé par ce dernier.

Mais plus qu'un apport de voix, le soutiens de Nicolas Dupont-Aignan a le mérite de faire bouger les lignes politiques et de faire réfléchir certains électeurs, en particulier chez les Républicains.

En effet, combien se disent: "s'il le fait, pourquoi pas nous ?". Déjà la directrice de campagne de François Fillon dans le nord a annoncé qu'elle voterait pour Marine le Pen, tout comme Christine Boutin qui avait pourtant voté François Fillon au premier tour. Jean-Frederic Poisson lui, n'a pas officiellement voté Marine Le Pen mais n'a pas non plus appelé à voter pour Emmanuel Macron. Ceci est compréhensible au vu des positions du candidat d'En Marche ! en matière d'éthique !

Tout n'est donc pas totalement perdu pour Marine Le Pen d'autant plus qu'Emmanuel Macron n'a pas toujours excellé lors du deuxième tour, entre la Rotonde, son comportement victorieux qui n'a pas plus à ses électeurs, l'affaire Whirlpool...De plus, en menaçant de quitter le débat, Emmanuel Macron se pose comme un adversaire fragile face à Marine le Pen qui devra tout de même garder son humilité si elle veut faire mouche.

Rappellons que le débat du deuxième tour est aussi un élément clé de la présidentielle, Valéry Giscard d'Estaing n'a t- Il pas avoué qu'il lui semblait avoir gagné grâce à sa fameuse phrase "Vous n'avez pas le monopole du cœur" face à Georges Pompidou?"

Les dés ne sont donc pas totalement joués...