"Quasiment trois tiers" pour reprendre le communiqué de la France Insoumise. Ce mardi 2 mai, les électeurs de Mélenchon se sont exprimés sur leur vote au second tour: 87.818 Insoumis ont opté pour le vote blanc, contre 84.682 pour Emmanuel Macron.

Tandis que les sondages assurent au candidat d'En Marche! près de 76% de l'électorat de Benoit Hamon, le réservoir de voix pourraient être moins conséquent du côté de Jean-Luc Mélenchon. A noter toutefois que, dans la continuité du mot d'ordre #PasUneVoixPourLeFn la consultation ne contenait pas l'option Marine Le Pen: "Étant donné l’attachement profond de la France insoumise aux principes d’égalité, de liberté et de fraternité, le vote Front National ne constituait pas une option de la consultation" précise le communiqué.

Toujours est-il que sur les 243.128 votants, 158446 préfèrent s'abstenir ou voter blanc, soit 65%. Néanmoins, cette consultation ne reflète que la volonté exprimée des plus fervents des Insoumis. Pour ce qui est des électeurs ayant rejoint la vague Mélenchonienne en cours de route, le choix pourrait être moins clair. Une chose est cependant à garder en mémoire, ce vote n'a en aucun cas une valeur obligatoire. Le communiqué de la France Insoumise le précise lui-même "Il ne s’agissait pas de déterminer une consigne de vote mais d’organiser la prise de parole des insoumis.es au sujet de leurs choix de second tour."

L'électorat Insoumis attise la convoitise

A la différence d'Emmanuel Macron, la candidate du Front National garde une assise "sociale" qui pourrait convaincre les déçus de Mélenchon.

Mais il en faudra beaucoup pour persuader les électeurs de Mélenchon "de passer à l'ennemi". D'autant plus que la récente alliance avec Nicolas Dupont-Aignan - candidat malheureux de Debout la République au premier, et figure du souverainisme de droite - pourrait rebuter les plus hésitants des Insoumis.

Mais étant donné la difficulté qu'a le Front Républicain à se constituer, un vote barrage contre le FN semble tout à coup moins évident.

Entre la disparité des électeurs de François Fillon et de la France Insoumise, et la campagne de second tour en demi-teinte d'Emmanuel Macron, rien ne semble joué d'avance. Il est probable que le débat du mercredi 3 mai rabattent les cartes, comme cela avait été le cas lors du premier tour. Mais, paradoxalement, ce sont les deux perdants aujourd'hui si convoité, à savoir Mélenchon et Dupont-Aignan qui avaient réussi la plus belle remontada.