Voici précisément 77 ans de cela, le général de Gaulle, entraîné à Londres dans la débâcle de l'armée française face aux Allemands, enjoignait les Français à résister à l'occupant dans un appel radiodiffusé resté célèbre. Cette intervention donnait suite à celle du maréchal Pétain qui, le 17 juin, annonçait " le coeur serré " la reddition et la collaboration. Ce dimanche, Emmanuel Macron doit présider, au mont Valérien, la commémoration des 77 ans de cet appel à la résistance. La cérémonie commence à 10h30, et elle est à suivre sur les principales chaînes d'information.

18 juin 1940 : début de la Résistance

Grâce à la BBC, Charles de Gaulle pouvait, le 18 juin 1940, lancer une adresse au peuple français, leur demandant de refuser la défaite, malgré ce qu'avait annoncé le maréchal Pétain : " Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat. (...) Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !" De plus, il leur intimait de rejoindre les Forces françaises libres au Royaume-Uni afin de continuer le combat, ou du moins de mener une farouche résistance à l'occupant sur place.

Ce faisant, le général de Gaulle s'est fait chef de la France libre, refusant l'autorité du régime de Vichy ainsi que la collaboration avec les Nazis. Plus tard, en envoyant Jean Moulin en territoire occupé, ce dernier permit l'unification des mouvements locaux de Résistance, au terme d'un travail long de 4 ans, en se cachant sans cesse des ennemis.

Pourquoi le mont Valérien ?

Ce lieu fait partie des symboles de la Résistance. En effet, plus de 1000 résistants y ont été exécutés sommairement par des soldats allemands pendant l'occupation, sur une période de 4 ans. 22 étaient des communistes. En fait, cette ancienne forteresse de l'armée était utilisée par les Nazis comme lieu d'incarcération des otages - en général des résistants -, otages qui, la plupart du temps, étaient exécutés pendant leur période d'emprisonnement.

La boucherie en laquelle s'est transformé ce lieu en a fait l'un des sites mémoriels les plus importants de la Seconde Guerre mondiale.

Respect du devoir de mémoire pour Macron

Pendant la campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron avait promis de respecter le devoir de mémoire dû aux événements de la Seconde Guerre mondiale. Pour cela, il avait multiplié les déplacements sur les sites les plus touchés par l'occupation et par la guerre, notamment à Oradour-sur-Glane, où plus de 600 personnes avaient été exécutées dans une église par un départ d'incendie volontaire. La commémoration de ce massacre ayant eu lieu récemment, il s'y est rendu, fidèle à sa promesse, lors d'une tournée dans le Limousin.

Pour autant, aucune initiative gouvernementale n'a été prise le 6 juin, pour la commémoration du débarquement en Normandie, contrairement à ce qui avait été fait sous la présidence de François Hollande, lequel avait réussi à faire venir simultanément les dirigeants allemand, canadien, russe, anglais et ukrainien. En cause : les divisions affichées avec le régime de Vladimir Poutine qui, récemment, a sévèrement réprimé une manifestation contre la corruption organisée dans les principales villes de Russie.

Le déplacement d'aujourd'hui doit confirmer l'engagement du Président de la République pour le respect du devoir de mémoire ; d'autant que le souvenir de la Résistance est essentiel pour la presque totalité des Français, qui préfèrent que l'on retienne les gestes héroïques accomplis sous l'occupation nazie plutôt que la collaboration effectuée avec l'ennemi. Les communistes aussi, dont 22 faisaient partie des résistants tués, tiennent à ce que le Président de la République salue leur mémoire au même titre que les autres.