L’assemblée Nationale compte depuis le 18 juin dernier 224 femmes députées sur un total de 577 élus, soit une représentation de 38 %. Ce chiffre record permet à la France de figurer parmi les bons élèves de la représentation féminine. Cela s’explique d’une part car les macronistes prônant un programme moderne et progressiste, La République En Marche (LREM) avait tout intérêt à présenter des listes paritaires. Avec 350 élus LREM, c’est donc la raison principale de cette arrivée massive de femmes à l’Assemblée Nationale. D’autre part, car le parti Les Républicains (LR), préférant payer le prix fort plutôt que de présenter un nombre de femmes égal à celui des hommes sur ses listes (seulement 38,9 % d’investies), n’a obtenu que 112 sièges (contre 194 pour l’UMP en 2012).

Rappelons que l’objectif fixé par la loi sur la parité votée en 2000 est d’atteindre les 50 % de sièges à l’Assemblée Nationale. Cette loi, appelée « loi sur la parité homme-femme » oblige les partis politiques à présenter un nombre égal d’hommes et de femmes sur leur liste lors des élections législatives, à l’exception des communes de moins de 3500 habitants. Nous sommes encore loin de compte puisque la plupart des partis politiques préfèrent payer une amende plutôt que de respecter cette loi. Néanmoins, le nombre de femmes à l’Assemblée Nationale ne cesse d’augmenter. Elles étaient 155 en 2012 et 107 en 2007.

Qu’en est-il véritablement de la parité homme-femme dans le monde politique ?

Si l’objectif premier de la loi sur la parité est de donner une représentation en adéquation avec celle de la société, il n’a cependant aucun effet sur la féminisation de la sphère politique en général.

La nomination de François de Rugy (LREM) en tant que Président de l’Assemblée Nationale nous en offre la preuve. De plus, la plupart des postes importants en politique sont encore détenus par des hommes, à savoir la Présidence, le poste de Premier Ministre (une seule fois occupée par une femme, on s’en souvient encore c’était Edith Cresson sous Mitterrand) ainsi que les ministères clés (La Défense, l’Économie et les finances, la Justice, …)

La loi sur la parité n’a pas non plus pour objectif d’influencer les politiques qui seront menés durant le mandat législatif.

Et même si certains travaux tendent à prouver que parce qu’elles sont éduquées différemment et parce qu’elles ne disposent pas de la même manière de l’espace publique, les femmes vont alors proposer des politiques publiques différentes de celles des hommes. Toutefois le genre n’est pas le seul déterminant du choix de telle ou telle politique aussi aussi plus de femmes à l’Assemblée Nationale ne rime pas nécessairement avec plus de changement dans l’orientation des politiques publiques.