Avec une Assemblée Nationale enfin constituée et largement renouvelée, les lignes politiques des partis commencent peu à peu à s'éclaircir sur la position à adopter face au phénomène Macron. Et si Emmanuel Macron a réussi son pari d'obtenir une large majorité de députés, des forces vives d'opposition ont quant à elles fait des percées significatives dans l'hémicycle. Son action est plus que jamais scrutée par ses détracteurs qui promettent aux Français "une vigilance accrue" et appellent à "une opposition sans ménagement" à la politique d'Emmanuel Macron qu'ils qualifient de néfaste et même de funeste pour la France.

Une opposition franche et directe prônée par la France Insoumise et le Front National

Alors même qu'elle subit des contestations notoires au sein de son propre parti, Marine Le Pen et ses proches sont "vent debout" et en appellent de leurs voeux à la "mobilisation patriote" contre la politique "dévastatrice" de Macron. Elle se considère aujourd'hui comme la "première force d'opposition" au Président Macron devant une droite qui "n'est plus crédible". Avec seulement huit députés, le FN, qui ne dispose pas de groupe parlementaire, tentera toutefois de faire entendre sa voix.

De son côté, le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui dénonce entre autres le "culte de personnalité" fait à Macron, dispose désormais d'un groupe parlementaire à l'Assemblée et compte bien jouer de tout son poids.

Et pour celui qui veut incarner une nouvelle vision de la Gauche, pas question "d'acclamer le nouveau prince". Il se pose avec sa vision "humaniste, écologique et sociale" en principal opposant au nouveau Président de la République et à sa large majorité.

Une opposition qui a du mal à se mettre en oeuvre chez Les Républicains-UDI et dans les rangs du Parti Socialiste

Après une sortie de course dès le premier tour de la présidentielle et une défaite historique aux législatives avec seulement 137 sièges, la droite a du mal à calmer les divisions qui la déchirent comme le souligne Xavier Bertrand dans un interview au JDD : "Nous continuons à vivre ensemble, mais ça fait longtemps qu'on ne s'aime plus".

Si un groupe de députés "constructifs" LR-UDI amené par Thierry Solère est prêt à se montrer bienveillant à l'égard de l'Exécutif quitte à se retirer de la famille LR, la droite "dure" ne l'entend pas de cette oreille. Ainsi, Laurent Wauquiez et Eric Ciotti se voient en fervents opposants du Gouvernement dont ils dénoncent l'ambiguïté. A côté de tout cela, il y a une droite plus responsable portée par Valérie Pécresse et Xavier Bertrand qui est prête à voter des textes qui lui sont chers sans pour autant fraterniser avec la majorité présidentielle.

Par la voix de son secrétaire national Rachid Temal, le Conseil national PS s'est prononcé officiellement pour une opposition au programme d'Emmanuel Macron, tout en ménageant les sensibilités car la question "Macron" n'en finit pas de diviser les socialistes.

Le patron du groupe PS à l'Assemblée Olivier Faure veut toutefois se montrer "vigilant" et "constructif" alors que certains députés socialistes prévoient déjà de soutenir l'Exécutif.

Difficile d'entrevoir l'ampleur des hostilités, premier test à venir, l'élection du Président ou de la Présidente de l'Assemblée Nationale, et dans la foulée celle des présidents de commission lanceront les débats.