Moins attendu que celui d'Emmanuel Macron, le discours d’Édouard Philippe était pourtant le plus important de la semaine pour le pouvoir nouvelle installé depuis plusieurs semaines. Ce mardi, il s'agissait en effet du discours de politique générale du Premier ministre à l'Assemblée nationale, face aux députés. Édouard Philippe, face à une assemblée parfois adepte du chahut et des petites phrases, a notamment dénoncé « l'addiction française à la dépense publique ». L'ancien maire du Havre a ainsi promis de mettre fin à la politique de dépenses publiques facile, assurant au passage de réduire les dépenses au cours des cinq prochaines années, de réduire la dette et de tenter de ramener le déficit public sous les 3% du PIB dès l'année en cours.

Un programme ambitieux mais nécessaire. En effet, la veille, Emmanuel Macron a soutenu l'idée que le contrôle des dépenses et de la dette est une manière de montrer aux partenaires européens, et notamment à l'Allemagne, la bonne volonté de la France. Le but : persuader Berlin que la France est un partenaire fiable à l'heure de lancer d'importantes réformes. Des annonces qui interviennent une semaine après qu'un nouveau déficit de 8 milliards ait été révélé par un audit financier. « La France ne peut pas rester à la fois le champion des dépenses publiques et des impôts », a notamment lancé Édouard Philippe.

Édouard Philippe parle éducation et santé

Alors que les résultats du baccalauréat tombent ce mercredi, le Premier ministre a également annoncé que le célèbre examen allait être réformé, avec plus de place accordée au contrôle continu et donc moins d'épreuves à passer en examen à la fin de l'année.

Là aussi, le but est de réduire les coûts. Une concertation à ce sujet sera organisée dès la rentrée, dans deux mois, avec l'objectif de lancer ce baccalauréat nouvelle formule d'ici 2021. La filière professionnelle était également au cœur du discours d’Édouard Philippe, le proche d'Alain Juppé annonçant des liens resserrés entre les élèves de cette filière et le monde de l'entreprise.

Outre l'éducation, la santé a également occupé une large part du discours du Premier ministre. Le gouvernement a ainsi prévu d'augmenter de trois euros le prix du paquet de cigarettes, pour le porter à 10 euros. Une mesure qui risque de faire grincer quelques dents... Les dents justement, le gouvernement a prévu d'en rembourser beaucoup plus les soins, même chose pour les lunettes et l'audition.

Sans oublier une lutte intensive contre les déserts médicaux, preuve que le Premier ministre a fait attention à ne pas oublier la France rurale, souvent absente des discours d'Emmanuel Macron.

Un « oui » massif de l'Assemblée nationale à Édouard Philippe

Un discours suivi d'un vote, en forme de formalité : avec 67 voix contre la confiance, Édouard Philippe est le Premier ministre à avoir rencontré le moins de résistance dans l'histoire de la Vème République lors de ce vote symbolique. Si une majorité des députés ont voté pour la confiance au gouvernement, une grande partie des députés du Parti socialiste et des Républicains se sont abstenus. Quant à la France insoumise, au Parti communiste et au Front National, ils ont voté contre.

« Je ne prends en aucune cette confiance pour un blanc-seing et je respecte bien évidemment ceux qui ne l'ont pas fait », a commenté Édouard Philippe devant les députés de l'Assemblée nationale. Après ces deux jours et les deux discours du Président de la République et du Premier ministre, le travail va enfin pouvoir vraiment commencer pour le gouvernement. Les chantiers sont nombreux et les attentes élevées...