Née à Nice en 1927, Simone Veil avait 15 ans quand les Allemands ont franchi la ligne de démarcation et ont commencé à déporter les Juifs de la zone sud, en 1942. Toutefois, dès le début du régime de Vichy, les Juifs de France étaient considérés comme persona non grata dans leur propre pays ; ainsi, la carrière du père de Simone Veil a brutalement pris fin et la famille a commencé à se cacher. C'est en 1943 que la famille est arrêtée par l'occupant nazi à Nice puis, au printemps 1944, déportée à Auschwitz. Aidée sur place par d'autres déportés, elle échappe aux chambres à gaz, mais sa mère succombe de maladie.

Son frère et son père meurent eux aussi dans des conditions obscures, après avoir été déportés dans des pays baltes.

Un souvenir tenace

De cette expérience des camps de concentration, Simone Veil a tiré l'idée que rien n'était possible en Europe sans l'union derrière des intérêts communs. Aussitôt après son retour des camps, elle s'est inscrite dans des grandes écoles puis a oeuvré en politique pour la construction européenne. Elle s'est mariée et a eu des enfants. Mais toujours elle gardait en tête ces mois traumatisants passés à Auschwitz, ce qui lui a fait dire, en 2009, que c'est à cela qu'elle penserait au moment de sa mort.