Mardi 26 septembre, c'est le jour qu'a choisi Emmanuel Macron pour exposer à l'Europe, de façon détaillée, les projets d'avenir qu'il ambitionne pour elle. En effet, nul ne l'ignore, le Président de la République a toujours été un européen affirmé et cela s'est bien senti tout au long de sa campagne présidentielle. Alors, après le souffle de renouveau politique qu'il a fait planer en France, le Chef de l'Etat se lance désormais à la conquête de l'Europe. Et comme pour son intervention à l'ONU, le président Macron sait y faire quand il s'agit de trouver les mots pour séduire son public.

Une Europe plus vivante

Emmanuel Macron désire plus que tout amener l'Europe dans une nouvelle direction, vers plus de dynamisme. Il n'a donc pas peur de "prendre le risque indispensable de l'initiative". Le président français invite donc ses partenaires à le soutenir dans sa démarche en apportant leur contribution pour faire sortir l'Europe de cette vision bureaucratique immobile et contraignante dont les peuples européens ne veulent plus aujourd'hui. Bien sûr, le Chef de l'Etat l'assure, il est prêt à donner, dès à présent, les gages de la bonne volonté de la France pour la concrétisation de cette ambition novatrice.

Ce qu'Emmanuel Macron propose à l'Europe

Durant près d'une heure et demi, c'est un jeune président rempli d'enthousiasme qui n'a eu de cesse d'égrainer les propositions qu'il entend bien conduire avec ses partenaires.

Et d'ailleurs, parce que l'enjeu sécuritaire se fait pressant pour tous, Macron lui donne une place de choix. Ainsi, loin de la générosité parfois hésitante de l'allié américain, le Chef de l'Etat voudrait donner à l'Europe les outils de sa défense et de sa sécurité en initiant les bases d'une "doctrine sécuritaire commune" avec un "budget de défense commun", une "force commune d'intervention", un "parquet européen anti-terroriste", et même une "académie européenne du renseignement".

Il sollicite également la mise en oeuvre de moyens pour une "force commune de protection civile contre les catastrophes naturelles", un "office européen de l'asile", une "police européenne aux frontières" et un "plan d'intégration des réfugiés".

Comme ambitions socio-économiques, Emmanuel Macron estime qu'il faudrait mettre en place un budget de la zone euro afin de supporter les investissements communs.

Un budget qui pourra être financé par différents moyens comme la taxe carbone, une taxe sur les transactions financières, ou une fourchette d'impôts sur les sociétés à définir d'ici 2020. Le Chef de l'Etat prévoit aussi d'instaurer un encadrement des cotisations sociales au niveau européen, et un salaire minimum adapté à la réalité de chaque pays membre.

Emmanuel Macron voudrait aussi voir l'Europe prendre une position de novateur dans la révolution numérique mondiale avec la création d'une agence européenne pour l'innovation. Et bien sûr, avec l'Education, le président français désire aller encore plus loin avec la création d'une vingtaine d'universités européennes et le développement de réseaux d'universités en Europe pour permettre à chaque "jeune européen" de passer au moins six mois dans un autre pays européen et de parler au moins deux langues européennes. Une vision ambitieuse saluée par Angela Merkel, et à laquelle il invite le Royaume-Uni à se joindre. Emmanuel Macron entend bien surfer son récent regain de popularité pour avancer.