Après un parcours inédit pour une réforme de cette ampleur, Emmanuel Macron a enfin pu apposer sa signature présidentielle sur les textes des fameuses ordonnances de son projet de transformation du droit du travail. Toutefois, les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon se refusent catégoriquement à laisser passer comptant la concrétisation de ce qui fût pourtant le cheval de bataille du Chef de l'État durant les campagnes présidentielle et législative. En effet, face à son incapacité à se faire entendre dans l'Hémicycle, le mouvement du nouveau député des Bouches-du-Rhône a décidé de s'attaquer au régime Macron dans la rue.

Alors, pour son grand rassemblement populaire à Paris visant à défier les ordonnances du Gouvernement d'Édouard Philippe, le leader de la France Insoumise s'est érigé en premier défenseur des français. Et grâce aux dizaines de milliers de personnes qui se sont joints au cortège protestataire entre la Bastille et la place de la République, les Insoumis ont pu fièrement défiler contre ce qu'ils décrivent être le "coup d'Etat social" de Macron. Un tour de force qui n'aura certainement pas échappé à l'œil toujours vigilant de l'Élysée.

La force de la rue face à la détermination de l'Exécutif

Il faut dire que, pour son grand oral de tribun, Jean-Luc Mélenchon n'y est pas allé de main morte, rayant d'abord le Président de la République pour sa "Trumpisation" dans le protocole de signature des textes.

Bien sûr, l'ancien sénateur s'est voulu rassurant envers ses troupes sur leurs chances de victoire face au Gouvernement. Le candidat malheureux à l'élection présidentielle n'a pas donc manqué de souligner qu'il en avait connu d'autres, par le passé, qui pensaient pouvoir rester "droits dans leurs bottes" avant de se retirer, référence ici faite à Alain Juppé en 1995.

Répondant à la pique lancée par Manuel Valls le traitant de "factieux", le chef du groupe LFI à l'Assemblée nationale a rappelé que pour qu'elles aient force de loi, les ordonnances devront faire un nouveau passage au Parlement. Il estime donc, devant une foule déchaînée, que "la bataille n'est pas finie, elle commence".

A partir de là, Mélenchon n'aura plus de cesse de lancer des avertissements au président Macron, l'invitant même à "consulter l'Histoire de France".

Car à la provocation lancée par le Chef de l'État depuis l'ONU, le chef de file LFI a tenu à rappeler que "c'est la rue qui a abattu les rois", que c'est elle qui "a abattu les nazis", et que c'est elle qui "porte les aspirations du peuple français" quand celui-ci ne peut les faire valoir autrement.

Le ton est désormais donné ! Le tribun appelle désormais les syndicats à se saisir du souffle imprimé par son organisation pour mener un combat résolu contre le pouvoir. Toutefois, la récente remontée de la côte de popularité d'Emmanuel Macron pourrait bien faire capoter ses plans.