Il ne serait pas faux de dire que depuis la fin des élections présidentielle et législative qui lui ont ouvert les portes du pouvoir, le mouvement d'Emmanuel Macron, devenu parti, rencontre de réelles difficultés à s'ancrer véritablement dans l'espace politique. La faute peut-être à une trop forte désertion des fonctions de premier rang autrefois occupées par nombre des plus fidèles macronistes aujourd'hui appelés à exercer des responsabilités au sein des appareils étatique et législatif.

Un état de fait qui n'aura pas échappé au regard toujours très vigilant du jeune président de la République.

Alors, dans l'espoir de reprendre la barque en main avant de la voir chavirer, Emmanuel Macron a convié son premier cercle de fidèles à un dîner dans les locaux de l'Elysée.

L'idée, c'était somme toute de faire valoir son opinion sur la façon dont les choses peuvent se faire afin d'aider la machine "En Marche" à reprendre du poil de la bête. Ainsi, après son message d'encouragement pour les jeunes qui l'ont toujours soutenu, c'est une seconde entorse qu'a fait le Chef de l'Etat à son protocole en signifiant son intérêt de voir Christophe Castaner tenir les règnes du parti.

L'opposition crie au manque de démocratie au sein de La République En Marche

Si le porte-parole du Gouvernement d'Edouard Philippe a confirmé sur l'antenne de RTL avoir fait acte de candidature ce mercredi matin, les voix s'élèvent déjà à gauche comme à droite pour dénoncer les attitudes d'un parti monarchique.

De nombreuses railleries sont venues de tous les côtés pour tenter de tirer profit de cette situation.

C'est le cas avec le député PS du Val-de-Marne, Luc Carvounas, qui s'est rapidement fendu d'un tweet affirmant "Donc le nouveau monde de Macron, c'est choisir seul dans son bureau élyséen Castaner patron de LREM". Une interprétation sulfureuse quand on sait que le député des Alpes-de-Haute-Provence devra obligatoirement passer par le vote du conseil national LREM qui se tiendra à Lyon le 18 novembre.

A En Marche, les décisions sont collectives et assumées

Pas question pour les fidèles macronistes de laisser planer le moindre doute ou la moindre suspicion sur ce dossier. A La République En Marche, chaque voix compte, comme cela a encore été démontré récemment avec le montage de la politique de logement. Pas d'hyper président donc, mais plutôt une voix qui se détache quelque peu du lot. Ainsi, rien à dire sur l'exemplarité des décisions collégiales d'En Marche, c'est ce qu'ont tenu à rappeler Christophe Castaner et Benjamin Griveaux.