Anne Hidalgo est opposée à la politique de logement social du gouvernement. Et elle le fait directement savoir aux habitants de ces logements, dans un courrier qui leur a été adressé à leurs domiciles. Une pratique que dénonce, dans un communiqué, les élus En Marche! de la capitale.

Anne Hidalgo s’oppose fermement à la politique du gouvernement concernant la baisse des apl et, par ricochet, la baisse des loyers. En effet, le gouvernement, en annonçant la baisse de cinq euros des APL, a demandé aux propriétaires et aux bailleurs sociaux de baisser leurs loyers.

Ce qui semble assez équitable à première vue. Seulement voilà, Anne Hidalgo trouve cela choquant parce que cette politique, selon elle, ferait perdre énormément d’argent aux bailleurs sociaux parisiens.

Anne Hidalgo s'oppose au gouvernement

Dans un courrier qu’elle a envoyé à tous les locataires des HLM parisiens, publié dans son intégralité par L’Opinion, la maire de Paris fustige ainsi le gouvernement.

À Paris, ce sont environ 60 millions d'euros par an dont les bailleurs sociaux ne disposeront plus pour contribuer à l'entretien de vos immeubles.

Elle regrette également que cet argent supposément perdu par les bailleurs sociaux empêche la construction de nouveaux logements sociaux. Alors même qu’elle mène une campagne intensive pour multiplier les HLM dans la capitale.

La mairie de Paris vient d’ailleurs d’acquérir des terrains dans le 7e arrondissement qui appartenaient au ministère des Armées afin d’y construire 251 logements sociaux.

Sur la forme, ce courrier adressé directement dans la boîte aux lettres des habitants des HLM de Paris pose problème aux élus de la majorité à Paris. En effet, 16 députés et sénateurs de LREM et des Progressistes s’insurgent, dans un communiqué commun, contre l’utilisation des “fichiers de locataires des bailleurs sociaux à des fins purement politiciennes”.

Ils s'étonnent également que la maire de Paris mène ouvertement campagne contre leur majorité et incite ainsi les Parisiens à se "mobiliser".

Le gouvernement se veut rassurant

Sur le fond, on rappellera seulement les déclaration du secrétaire d’Etat chargé de la cohésion des territoires, Julien Denormandie le 18 octobre dernier, cité par Le Monde.

Il estimait alors que ces dernières années, les bailleurs sociaux avaient bénéficié d’une baisse des taux bancaires et du livret A ce qui leur a permis de récupérer de l’argent sur leurs investissements et donc, de ré-investir dans la réhabilitation et la construction de nouveaux logements.

Julien Denormandie comptait alors poursuivre cette dynamique en proposant une stabilisation des taux du livret A et l’allongement des durées de prêts. Ainsi non seulement les bailleurs pourraient continuer d’investir, contrairement à ce que suggère Anne Hidalgo dans son courrier. Mais ils pourraient par ailleurs se permettre de baisser les loyers.

Comme le précise Anne Hidalgo, selon le mode de calcul du gouvernement, les personnes bénéficiant des APL peuvent perdre entre 50 et 70 euros par mois.