Faut-il, oui ou non, exclure les Constructifs ? Voilà l'épineuse question à laquelle font face Les Républicains au sein de leur parti politique depuis quelques mois déjà. Un feuilleton qui n'aura d'ailleurs pas manqué de profondément diviser ceux qui se disaient pourtant insensibles au charme du jeune président Macron. Et si, à l'image d'un Éric Ciotti revanchard, beaucoup ont tenu à se montrer tranchants, il faudra pourtant bien aux tenors du parti lr patienter encore jusqu'à mardi prochain, afin de pouvoir entériner leur décision.

Et pour cause, si l'idée d'exclure les cadres du parti s'étant rapproché d'Emmanuel Macron a recueilli en vote la majorité des voix présentes au bureau politique, le quorum n'était hélas pas suffisant pour lui donner force d'application. Un sérieux revers pour le parti de la droite et du centre alors qu'il se cherche un nouveau leader et qu'il apparaît de plus en plus en proie au doute et à l'incertitude.

Ainsi donc, le Premier ministre Édouard Philippe, les ministres Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu, et les députés Thierry Solère et Franck Riester ne seront fixés sur leur sort que la semaine prochaine.

De l'hésitation dans les rangs LR

Plus haute instance de décision chez LR, le bureau politique s'était réuni mardi en fin d'après-midi dans l'espoir de pouvoir laisser derrière lui un dossier qui lui empoisonne l'existence depuis l'été. Mais, comme le rapporte le quotidien le Figaro, dès le début des échanges, la clarification a un temps laissé la place à beaucoup de tergiversations.

En effet, Patrick Ollier a sollicité que les membres visés soient plutôt suspendus au lieu d'être exclus, dans l'idée d'éviter d'éventuelles représailles devant les tribunaux.

Jean-François Copé a quant à lui suggéré que les Constructifs soient considérés comme "démissionnaires d'office".

Mais pour Christian Jacob et Jean Leonetti, il ne peut y avoir d'alternatives à l'exclusion, car il s'agit d'envoyer un message politique fort sur la clarté du parti.

Même son de cloche du côté de Laurent Wauquiez et Bernard Accoyer, ce dernier estimant que "la main ne doit plus trembler".

Des Constructifs prêts à pourrir la vie aux LR

Chez les Constructifs, c'est bien sûr avec beaucoup d'amusement que la nouvelle a été accueillie. "À la semaine prochaine pour le premier épisode des feux de l'humour", s'est d'ailleurs amusé à tweeter Gilles Boyer, conseiller politique d'Édouard Philippe.

De plus, on projetterait même, dans les rangs des Constructifs, de poursuivre l'affaire devant la justice afin de donner du fil à tordre aux LR. Une perspective qui ne saurait qu'agacer davantage des élus LR déjà bien embarrassés par un feuilleton qui n'en finit plus.