La loi antiterroriste a été fortement critiquée par une partie de la classe politique française. Le but est en effet de renforcer les moyens de la lutte antiterroriste en introduisant dans le droit commun des mesures de l’état d’urgence.

Parmi les nouveaux dispositifs de la loi antiterroriste se trouve l'extension des contrôle d'identité dans les zones supposées à risque. En effet, jusqu’ici les contrôles d’identité ne s’effectuent qu’aux frontières. Désormais, il est inscrit dans la loi que dans les gares et dans un périmètre autour des lieux fréquentés “l’identité de toute personne peut être contrôlée, pour la recherche et la prévention des infractions liées à la criminalité transfrontalière”.

La loi antiterroriste, un vecteur de discrimination raciale

Les douaniers aux frontières de la France aussi pourront effectuer des contrôles dans un périmètre plus large. La loi prévoit en effet, que les douaniers puissent intervenir jusqu'au premier péage avant la frontière. Dans les gares et les aéroports, le Sénat a, en première lecture, limité ce périmètre à 20km. Principales intéressées ? Les grandes villes qui constituent un énorme réseau de transports en France seront particulièrement surveillées.

Des associations se révoltent

La semaine dernière, des associations se sont insurgées. C’est le cas de la Ligue des Droits de l’Homme qui dans un communiqué dénonce la dérive raciale qui peut découler d’un tel texte.

Nous ne sommes pas naïfs : cette mesure visera avant tout les noirs, les arabes, les berbères, les asiatiques et tous ceux qui sont considérés comme des étrangers. En fait, ce mardi 3 octobre, les députés vont voter un texte qui favorisera les contrôles d'identité au faciès.

Le président de SOS Racisme a demander au gouvernement de "renoncer à cette législation qui provoquerait une extension des pratiques discriminatoires" dans une tribune publiée par Le Huffington Post.

Le texte doit être adopté avant novembre

Mardi 4 octobre dernier, de fait, l’Assemblée nationale a adopté le texte en première lecture. Il va donc devoir être relu par le Sénat qui avait, lui, inscrit un périmètre de 20km autour des ports et aéroports en première lecture. La commission mixte paritaire travaille actuellement sur ce nouveau texte et présentera son rapport en deuxième lecture devant le Sénat le 18 octobre prochain.

Après cela, les négociations risquent d’être courtes. En effet, le gouvernement a indiqué vouloir le promulguer avant le 1er novembre, date de fin de l’état d’urgence. Cela permettrait de ne pas y avoir recours une fois de plus et mettre directement en place les nouvelles mesures de la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme.