Emmanuel Macron a choqué, sur plusieurs plans, après ses propos sur ceux qui foutent “le bordel”. Certains lui reprochent un langage trop cru et familier. D’autres s’insurgent de ce qu’ils considèrent comme un mépris de classe.

Emmanuel Macron a visité la Corrèze la semaine dernière. L’occasion aurait pu se présenter d’aller rassurer les employés de GM&S, le nouveau Whirlpool de l’actualité française, où 150 emplois sont amenés à disparaître. Pourtant, le président a tenu à éviter ce passage obligé.

A l’Ecole d'Application aux métiers des Travaux Publics, Emmanuel Macron évoque le marché du travail avec le directeur de l’école.

Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder si ils peuvent pas avoir des postes là-bas, parce qu’ils ont des qualifications pour le faire.

La phrase, prononcée en off selon les proches du président, a malheureusement été captée par une caméra de BFMTV et a très rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Si tout le monde s’accorde pour dire que les propos d’Emmanuel Macron sont choquants, tous n’invoquent pas les mêmes raisons.

La vulgarité d'Emmanuel Macron choque les Français

Pour certains, c’est le langage vulgaire et familier du président qui est à remettre en cause. Un sondage de Harris Interactive pour RMC et Atlantico publié la semaine dernière vient d’ailleurs le confirmer.

Pour 57% des personnes interrogées, ces propos sont choquants. Tout comme l’étaient les propos sur les “fainéants” prononcés en Grèce. Seuls les partisans de la République en marche ne semblent pas choqués par ces polémiques.

D’autant que 71% des sondés considèrent qu’utiliser un terme familier nuit à son discours et à sa réception par le public.

D’autres sur les réseaux sociaux s’intéressent plus à la signification de ces propos. Emmanuel Macron est en effet considéré comme un président méprisant. Les personnes interrogées sont choquées par la signification de cette phrase. Le président semble en effet critiquer les employés de GM&S qui ne sont pas à la recherche d’un emploi.

Et de fait, 66% d’entre elles considèrent que les employés d’une usine menacée de fermer doivent se battre pour garder leur entreprise ouverte plutôt que de chercher à se recaser ailleurs.

La polémique fait réagir le gouvernement

Ces propos choquants ont néanmoins été défendus par les membres du gouvernement. Edouard Philippe, Premier ministre, a trouvé “surprenant” que ces propos aient suscité la polémique. Benjamin Griveaux, secrétaire d’Etat auprès de Bruno Le Maire, a précisé que ces propos ciblaient deux syndicalistes qui “mettent en péril” les négociations de reprise de GM&S.

Par ailleurs, Bruno Le Maire a trouvé regrettable que les gens ne retiennent pas les efforts du gouvernement pour sauver le plus d’emplois.

La reprise du site de GM&S a été validé par la justice avec la suppression de 150 emplois. Le ministre de l’Economie a indiqué qu’une cellule de reclassement “sera mise en place le 15 octobre” sur Public Sénat le 6 octobre.