Au Front National, les choses sont devenues particulièrement délicates depuis quelques mois. Tous le reconnaissent aisément aujourd'hui, le débat de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle a durement impacté l'image de leur leader emblématique, Marine Le Pen. Toutefois, il était hors de question de rester couché plus longtemps dans l'esprit de la fille du fondateur du mouvement d'extrême droite. Invitée de l'Émission politique sur France 2, la député du Pas-de-Calais ambitionne aujourd'hui plus que jamais de se poser en opposante numéro 1 à Emmanuel Macron.

Et pour se faire, la politicienne de 49 ans est longuement revenue sur l'actualité qui secoue son parti politique, sans pour autant manquer de se projeter vers l'avenir avec une candidature quasi-certaine pour la présidentielle de 2022. Élection présidentielle, départ de son homme de confiance Florian Philippot, refondation du parti, nouvelles lignes politiques, la chef du FN a tenu à balayer tous les sujets qui pourraient soulever des interrogations.

Une période de reconstruction nécessaire au FN

Marine Le Pen ne s'en cache pas, elle sait reconnaître ses erreurs. Le débat télévisé du 4 mai avait été un tournant décisif qu'elle n'aura pas su négocier comme il se devait. Et elle en assume entièrement la responsabilité en tant que patronne du FN.

La débâcle électorale qui s'en est suivie aura précipité le parti familial dans un vaste processus de refondation qui se poursuit encore. L'occasion de noter une grosse déception du côté de Marine Le Pen qui s'est vu lâcher par son ancien bras droit Florian Philippot. L'ancienne députée européenne assure plus que tout regretter l'attitude marquée par son ancien vice-président quand on essaie d'aller à l'encontre de sa vision.

Une clarification de la nouvelle ligne politique imprimée au FN

Pas question au FN de montrer sa faiblesse, mais une forte envie de se restructurer sainement. Alors, la présidente du Front National tient à ôter le doute dans les esprits, allant même jusqu'à suggérer l'instauration dans le parti d'un système décisionnel plus vertical.

Bien sûr, concernant son programme et la fameuse sortie de l'Euro et de l'Union européenne, la candidate malheureuse de la présidentielle préfère se montrer plus prudente. Elle affirme avoir fait le constat de la crainte suscitée par ses ambitions souveraines et ne voudrait pas s'enfermer dans un combat idéologique stérile.

Ce qu'il faut donc y comprendre, c'est qu'au cas où les effets négatifs qu'elle impute à la monnaie européenne sont corrigés, cela ne la dérangerait plus de l'utiliser. Bien sûr, pour ce qui est de la souveraineté territoriale, aucune négociation possible, la patronne du FN est pour un rétablissement immédiat des frontières et un arrêt pur et simple des politiques communautaristes. Une belle bataille en perspective contre Emmanuel Macron alors qu'il est aujourd'hui considéré comme le "président des riches".