À l'Assemblée nationale, il n'est pas rare de voir Jean-Luc Mélenchon prendre la parole, et de façon assez poignante d'ailleurs par moment sur les sujets sociaux qui lui tiennent particulièrement à cœur. Mais ce mercredi 18 octobre, c'est une toute autre affaire qui aura poussé le leader de la France Insoumise à prendre à partie, au sein de l'Hémicycle, le Premier ministre et chef de la majorité présidentielle Édouard Philippe. Une question de "sécurité", et pas des moindres, ce qui n'aura pas manqué d'éveiller la curiosité des uns et des autres.

Et si la mention peut prêter à sourire pour un farouche défenseur des libertés individuelles, il s'agissait pour lui de lever le doute sérieux qu'il commençait à nourrir au sujet d'une tentative d'atteinte à sa sécurité. En effet, il y a de cela quatre mois, un groupuscule d'individus proches des courants d'ultra-droite avait projeté de perpétrer des attentats à l'endroit d'un certain nombre de cibles dont les noms ont fuité dans la presse. C'est ainsi que sont ressortis le nom du chef de file LFI et celui du porte-parole du Gouvernement Christophe Castaner.

Des élus du peuple prêt à défier la menace

Loin de vouloir donner sujet à polémique, Jean-Luc Mélenchon a exprimé son regret de n'avoir pas été mis dans la confidence sur la tentative d'atteinte à sa personne dans le cas où le fait s'avérerait être exact.

En effet, argumentant sur la base de sa forte proximité avec les gens dans la conduite de ses activités comme quand il se transporte à pied ou dans le métro, le premier opposant d'Emmanuel Macron a noté son inquiétude de ne pas pouvoir évaluer convenablement sa mise en sécurité sans le contour de l'État.

Toutefois, le politicien de 66 ans a tenu à se faire le porte-parole de ses camarades députés en assurant qu'aucune menace d'aucune sorte ne saurait les faire céder "dans le devoir de représenter la liberté d'expression du peuple français".

Des propos bien évidemment accueillis par une standing ovation.

La sécurité des députés, un chantier à pourvoir

Si Édouard Philippe a reconnu les faits évoqués par Jean-Luc Mélenchon, il a tenu à tempérer son ardeur rappelant une forme de droit à la retenue de la part des forces de l'ordre et de la justice vis-à-vis d'une enquête en cours.

Il a toutefois assuré qu'en cas de menace précise, la personnalité visée se verrait relayer l'information en même temps d'un dispositif de protection adapté.

Le Chef du Gouvernement loin de vouloir s'étendre en longtemps sur le sujet à suggérer de mener une réflexion sur la façon la plus adaptée de traiter ce genre de situation. Pas sûr néanmoins qu'il ait convaincu Alexis Courbière, bras droit de Mélenchon, qui n'arrêtait pas de pester à ce propos dans les couloirs de l'Assemblée.