Emmanuel Macron a annoncé, dans son discours devant les plus hautes autorités de la Police et de la gendarmerie mercredi 18 octobre, la création de la police de sûreté du quotidien. En d’autres termes, la ré-instauration de la police de proximité. Une annonce qui réjouit certains élus locaux.

C’est le cas de Pierre-Yves Bournazel, maire LR du 18e arrondissement de Paris. Suite au discours d’Emmanuel Macron, celui qui avait soutenu certaines des propositions du candidat à la présidentielle au point d’être pressenti au gouvernement pendant un temps, salue la création de la police de sûreté du quotidien dans un quartier sensible.

Renforcement de la sécurité à Paris

En effet, dans un communiqué au lendemain du discours du président, Pierre-Yves Bournazel rappelle que Paris est victimes des “phénomènes de petit délinquance, de vente à la sauvette, d’occupation illégale du domaine public” faisant ainsi référence explicitement aux quartiers de Château Rouge, Montmartre et porte de Clignancourt.

L’élu regrette également que le classement en ZSP (Zone de Sécurité Prioritaire) “n’a pas montré de réelle efficacité”. Pierre-Yves Bournazel défend donc cette initiative du gouvernement “qui va dans le bon sens” et réclame que les quartiers cités plus hauts soient candidats à l’expérimentation qui doit être lancée en 2018.

D’ici là, le ministère de l’Intérieur, les élus locaux, les syndicats et des chercheurs doivent se pencher sur la question de la forme que cette nouvelle police va prendre.

La police de proximité initiale avait été supprimée par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, au prétexte que cela ne faisait pas partie des attributions des policiers. En effet, la police de proximité jouait avant tout un rôle de prévention et de cohésion sociale.

"Mettre fin au tabou"

Pierre-Yves Bournazel veut également mettre fin au “tabou de l’absence de la police municipale à Paris”.

En effet, dûe à son statut particulier, la capitale est placée sous le contrôle de la Préfecture. Mais en août 2016, le conseil des ministres avait présenté un projet de loi visant à redonner certains pouvoirs à la ville de Paris. Notamment en lien avec l’aménagement urbain et la “lutte contre les incivilités”. Vécue comme une réforme historique, Anne Hidalgo avait néanmoins été critiquée car elle ne profitait pas assez de ses nouvelles prérogatives pour instaurer une véritable police municipale.

Sa brigade de lutte contre les incivilités devrait pourtant être renforcée de 1 600 agents chargés du contrôle du stationnement selon Pierre-Yves Bournazel. “Il faut passer à l’étape supérieure” ajoute-t-il en réclamant également l’ouverture d’un “débat sur l’armement de ces agents”.