Face à la crainte d'une dérive des pratiques au sein du mouvement présidentiel devenu parti, une centaine de cadres et de militants seraient en passe de rendre par une initiative collective leur carte de membre.

La bulle d'Emmanuel Macron, François Fillon en avait prédit l'éclatement durant la campagne, sans jamais en voir le bout. Le fait peut-être à une trop forte volonté de défiance de la part des français vis-à-vis d'un vieux monde politique dont plus personne ne voulait. Mais aujourd'hui, "c'est de La République en marche que le vieux monde semble avoir pris possession", comme le déplorent un certain nombre d'adhérents.

Plus de verticalité et pas assez de transparence dans le processus de prises de décision, dit-on désormais.

C'est donc un chantier particulièrement colossal que trouvera l'actuel secrétaire d'État en charge des relations avec le Parlement, Christophe Castaner. En effet, le fidèle lieutenant d'Emmanuel Macron n'est plus loin de devenir ce samedi le nouveau patron du parti au pouvoir. Une idée qui recoit d'ailleurs le plein soutien du Chef de l'État.

Les questions qui fâchent entre la base et la tête du parti LREM

En interne, la perspective de se voir imposer le délégué général et de nouveaux dirigeants issus de la bourgeoisie parisienne n'enchante pas vraiment. Et pour cause, cela sonnerait pour certains le retour à des pratiques qu'ils pensaient pourtant avoir dépassées.

Si pour certains cadres du parti comme Laurent Saint-Martin, cela relève d'un besoin fort de retrouver de la verticalité, l'approche semble avoir été trop rude pour un bon nombre marcheurs qui se disent déçus.

En effet, pour un mouvement qui s'est toujours fendu d'un lien très direct entre sa base et sa tête, La République En Marche ne compte que sur une poignée d'élus, de cadres et près de 200 militants tirés au sort pour assurer l'élection de sa nouvelle tête dirigeante.

S'ils avaient tous suivi Emmanuel Macron sans broncher, ils ne suivront pas à l'aveugle le député des Alpes-de-Haute-Provence, Christophe Castaner. Ce dernier est donc invité à faire ses preuves avant même la prise en main du parti.

Une démobilisation grandissante au sein de La République En Marche

Il faut dire qu'à la base, ce sont les difficultés du parti à s'imposer sur la scène politique qui avaient conduit le mois dernier les premiers marcheurs à réfléchir sur un moyen de remobiliser une base militante en perte de substance.

Le porte-parole du Gouvernement était alors apparu comme une solution évidente.

Sauf que contrairement à ceux qui mouillent le maillot tous les jours pour la cause militante, la bourgeoisie parisienne ne semble pas assez des proche du souci des français. Un casse-tête donc, auquel le fondateur d'En Marche devra rapidement apporter une solution viable.