C'est sous fond de vives tensions politiques avec l'État que l'ensemble des maires de France se réunissent ce mardi pour lancer un poignant appel au Chef de l'État, lui enjoignant de rapidement rétablir la confiance avec les élus locaux.

De l'avis de certains observateurs politiques, si les intentions du président Macron sont louables, force est de constater que ses relations avec les territoires sont parties du mauvais pied. La fronde des régions, son Premier ministre Édouard Philippe l'a vu se manifester avec fracas il y a deux mois. Alors, pour ne pas s'attirer les foudres des mairies, Emmanuel Macron devra se montrer conciliant à défaut d'être arrangeant.

L'ambiance promet donc d'être particulièrement électrique ce jeudi quand le tout jeune président de la République devra s'exprimer face à ce parterre imposant d'élus français. Président LR de l'association des maires de France (AMF), François Baroin a d'ailleurs donné le ton de l'accueil à froid que recevra le fondateur d'En Marche. "Une confiance entamée" qu'il faudra restaurer.

Ce qui fâche les mairies

Les mesures impactant directement l'action des territoires se sont faites nombreuses depuis l'entrée de Macron à l'Élysée, alors il faut avouer que les routiniers de la vieille politique se sont sentis durement atteints. Suppression progressive de la taxe d'habitation sur trois ans, économies de 13 milliards d'euros à faire sur leur fonctionnement d'ici la fin du quinquennat, baisse significative des emplois aidés et des loyers HLM, voilà autant d'initiatives qui sont perçues comme un poids par les élus locaux, mais pas seulement.

En effet, la menace portée par les mesures du Gouvernement inquiètent au sein des mairies, car de l'avis de leurs locataires, c'est l'autonomie même des territoires qui est remise en question. Pas moyen donc qu'ils se laissent gentiment amadouer par l'Exécutif.

Ce que prévoit les maires en cas de choc

Pour l'heure, les élus locaux se disent disposés à laisser l'Exécutif entendre raison.

Ainsi, l'AMF souhaite voir les territoires d'outre-mer exempts de la baisse des emplois aidés alors que ceux-ci y jouent un rôle décisif dans l'économie. Idem pour les communes rurales et les associations en zone rurale.

À côté de cela, certaines communes comme à Sceaux redoutent déjà la perte de leur capacité d'autofinancement avec la baisse des HLM venue compenser la baisse des APL.

Les bailleurs sociaux interpellent donc sur le risque de fragilisation de leurs finances pouvant créer à la longue un alourdissement de la dette, un casse-tête donc.

S'ils ne peuvent faire infléchir Emmanuel Macron, les maires de France prévoit en dernier recours de saisir le Conseil constitutionnel pour une Question Prioritaire de Constitutionnalité. Voilà donc l'État prévenu.