Les maires de France sont en souffrance. C’est ce qui ressort, cette semaine, des nombreux témoignages publiés dans la presse. Quand ils ne démissionnent pas, les maires se retrouvent dans l’incapacité de financer leurs projets pour leurs villes. Baisse des dotations d’Etat, suppression de la taxe d’habitation… Ce sont des réformes apportées par le nouvel exécutif qui semblent les pousser à bout. Au point que nombre d’entre eux ont boycotté la conférence des maires de France, organisée chaque année par l’Association des Maires de France (AMF).

OpinionWay a donc réalisé une enquête pour déterminer quelles étaient les sources véritables de ce malaise des maires, souvent perçus comme la colonne vertébrale de la politique locale.

Cette étude est la seconde du genre et a été réalisée pour GMF, “assureur de référence de la fonction publique territoriale et des acteurs locaux”.

Le malaise des maires face aux coupes budgétaires

Selon cette étude, publiée en début de semaine, révèle que 83% des maires interrogés estiment qu’il est difficile d’exercer leurs mandat. Pour 25% d’entre eux ce serait même “très difficile”. Ils sont cependant moins nombreux à partager ce constat quand ils dirigent des grandes villes (de plus de 10 000 habitants).

Cette différence peut s’expliquer par les moyens mis à la disposition des maires de villes de taille moyenne ou de petites villes. 76% des maires de communes de moins de 1000 habitants ressentent le manque de moyens financiers (74% au niveau global).

Ils expriment aussi des difficultés face à la complexité juridique des dossiers ou encore la charge de travail. En effet, dans les petites communes où l’équipe communale est réduite, le maire peut parfois s’apparenter à un homme à tout faire (15% des maires interrogés évoquent cette raison). Sans compter que certains d’entre eux continuent d’exercer leur fonction professionnelle durant leur mandat.

Ce qui peut entraîner également une fatigue physique pour 5% des maires (en hausse de deux points par rapport à l’enquête réalisée en 2014).

Le sentiment de reconnaissance, important pour tenir

Si les maires réussissent parfois à tenir le coup, c’est parce qu’ils ont l’impression de servir à leur communauté. Pour une majorité (72%) la reconnaissance de leurs administrés est suffisante.

En revanche, ils ne se sentent pas reconnus à leur juste valeur par les pouvoirs publics (36% seulement). Ce qui s’illustre bien dans le discours de malaise qu’ils expriment depuis une semaine à l’encontre de l’exécutif.

Enfin, l’enquête montre qu’au-delà du malaise exprimé par les maires français, l’expérience semble être un facteur d’amélioration des conditions. En effet, ce sont ceux qui sont en mandat depuis 1 à 3 ans qui expriment le plus de difficultés dans l’exercice de leurs fonctions (87%). Ils sont seulement 77% à parler de difficultés lorsqu’ils ont au moins 10 ans d’expérience.