Ce jeudi 16 Novembre, la CGT organise, pour la quatrième fois depuis la rentrée de Septembre, une nouvelle journée de mobilisation. Mais cette fois-ci, le syndicat ancré à gauche est rejoint par plusieurs autres forces, dont certaines avaient décliné les premières invitations. C'est notamment le cas de Force Ouvrière (FO), qui défilera aux côtés de Solidaires, de la FSU et de plusieurs organisations lycéennes et étudiantes. Par cette main tendue, FO cherche à contenter la majorité de ses sympathisants, qui trouve la centrale syndicale trop complaisante face aux décisions de l'Etat.

L'objectif de ce rassemblement est donc de "dénoncer une politique libérale visant à accroître les inégalités au profit d'une minorité". En d'autres termes, les représentants des salariés français souhaitent affronter le gouvernement d'Edouard Philippe et d'Emmanuel Macron en le sommant de demander aux plus riches de mettre davantage la main au portefeuille, au lieu de diminuer les revenus des plus pauvres. On pense, par exemple, à la baisse de 5 Euros de l'Aide Personnalisée au Logement (APL), décidée par le ministère du Budget il y a quelques semaines.

Les autres luttes en cours

Outre la réduction des inégalités, la CGT et ses alliés souhaitent rappeler à la majorité présidentielle leur désaccord sur les ordonnances votées à la rentrée pour réformer le Code du Travail.

Ils préviennent également des dangers des réformes à venir, comme celles sur la formation professionnelle et l'assurance-chômage. Le but est, déjà, de commencer à faire pression sur le gouvernement.

Mais depuis le mois de Septembre, le constat est clair : les manifestations rassemblent beaucoup moins de participants que prévu.

En cause, la proximité chronologique des dernières élections présidentielles et législatives. Une partie du peuple français a compris la détermination du pouvoir à mener des réformes décriées, et estime que les mobilisations dans la rue ont de moins en moins d'efficacité.

Où sont les autres syndicats ?

Pour que les manifestations parviennent aux objectifs recherchés, la France a besoin d'une réelle unité syndicale.

Aujourd'hui, FO a prévenu que sa présence dans le mouvement n'était que "ponctuelle" en attendant d'organiser les prochaines négociations avec les ministères. La CFE-CGC, le syndicat des cadres, a refusé de se joindre aux cortèges de ce jeudi, malgré ses vives critiques contre la nouvelle Loi Travail. Quant à la CFDT, la CFTC et l'UNSA, leurs divergences profondes avec la CGT les freinent dans leur volonté de créer une véritable fronde syndicale à travers le pays.

L'appel de la CGT manque également d'un mot d'ordre clair et précis, d'un slogan permettant aux Français de s'y identifier et de se rassembler pour atteindre un seul et même objectif. Mais pour le moment, le contenu des lois en préparation n'est pas encore assez précis pour permettre une mobilisation massive.

Rendez-vous en 2018 ?

L'an prochain, la France fêtera les 50 ans des événements de Mai 1968, et beaucoup voient ici la possibilité d'installer un détonateur. Par ailleurs, le gouvernement lancera, non seulement la réforme de l'entrée à l'Université, mais également celle des retraites - avec la disparition des régimes spéciaux - capable de mobiliser toutes les classes d'âge, conduisant à un rassemblement le plus large possible.

Enfin, les syndicats devront également trouver un accord avec les forces politiques de gauche, comme le parti Communiste ou la France Insoumise, afin de porter leur voix au Parlement. Mais les relations entre la CGT et le mouvement de Jean-Luc Mélenchon se sont refroidies ces derniers mois, le syndicat ayant refusé de se laisser dicter son action par le tribun de la France Insoumise.