Mardi, Nicolas Hulot, ministre de l’Environnement, a estimé qu’il serait difficile d’atteindre les objectifs de la loi sur la transition énergétique d’ici 2025. Parmi eux, la réduction de la production d’électricité par le Nucléaire de 50%.

Un défi trop important ? Nicolas Hulot est accusé depuis mardi de vouloir revenir sur les engagements pris avec la loi de transition énergétique. Ses détracteurs principaux sont bien évidemment EELV par la voix notamment de Yannick Jadot, ancien candidat à la présidentielle, qui dénonce “le lobby nucléaire”. Pourtant, le ministre de l’Environnement l’assure, c’est un objectif qui n’est tout simplement pas atteignable.

Nicolas Hulot ne recule que pour mieux sauter

Il s’en est d’ailleurs défendu ce mercredi matin sur BFMTV affirmant qu’il s’agissait plutôt d’une avancée.

En réalité, ce retournement du ministre survient après la publication d’un rapport du RTE (le Réseau de Transport de l’Electricité) qui explique qu’une diminution trop rapide de la production nucléaire pousserait à miser sur les usines à charbon et les usines à gaz. Et donc, à augmenter la production de CO2. Ce que ne veut pas le gouvernement puisque l’objectif d’ici 2040 est d’atteindre la neutralité carbone.

Si ce soudain réalisme cristallise autant de passion c’est parce que Nicolas Hulot joue gros. Les accords internationaux pour la stabilisation du réchauffement climatique se multiplient et en France chaque avancée, même minime, semble faire l’objet de contestations.

L'environnement, au coeur de toutes les polémiques

On se souvient en effet du quinquennat très difficile de Ségolène Royal qui a dû reculer sur l’écotaxe poids lourds qui représentait pourtant beaucoup pour l’avancée dans la lutte contre les émissions de CO2.

Aujourd’hui, elle conseille même à son successeur de ne pas faire les mêmes erreurs qu’elle et de “rester ferme”.

Ce qui agace passablement Nicolas Hulot qui l’a renvoyée sur le banc ce mercredi matin, au micro de BFMTV. Il faut dire que le ministre a les nerfs à cran en ce moment. Il y a peu, des rumeurs voulaient qu’il se sente inutile au gouvernement et menace de démissionner jusqu’à l’intervention forcée d’Emmanuel Macron pour le rassurer.

Mais alors qu’il doit revoir les objectifs de la loi sur la transition énergétique, Nicolas Hulot revient aussi sur la question du glyphosate, indiquant que le gouvernement ne donnerait plus d’autorisation au-delà de trois ans. A force de retournements obligés, il est compréhensible que Nicolas Hulot se sente parfois désemparé.