L'institut indépendant Levada a révélé que 75% de votants étaient prêts à redonner leur confiance à Vladimir Poutine pour qu'il entame un quatrième mandat. Ni Jirinovski, Ziouganov ou Ksenia Sobtchak ne sont, a priori, en mesure de déboussoler l'actuel président russe. La Commission centrale électorale (CEC), dirigée par Ella Pamfilova, attend les candidatures russes de candidats indépendants ou de candidats affiliés à un parti politique.

La date limite de dépôt des candidatures a été fixée au 31 janvier 2018 à 18 heures. Les candidats indépendant doivent y accompagner 300 000 signatures apportées par leurs soutiens.

En revanche, un candidat d'un parti politique non représenté au Parlement n'aura besoin que de 100 000 signatures. Quant à ceux siégeant au Parlement, ils n'ont pas besoin de signature.

L'intérêt de la campagne électorale russe

Les choses sérieuses ont commencé alors que le monde entier s'attend à un nouveau triomphe de l'actuel président russe, Vladimir Poutine lors d'une élection chiffrée à au moins 216 millions d'euros (15 milliards de roubles). La date du premier tour de la présidentielle a été fixé au 18 mars 2018, quatre ans après le rattachement de la Crimée à la Russie. Jeudi 14 décembre, Vladimir Poutine a tenu sa grand-messe annuelle - sa treizième - devant un parterre de journalistes.

Parmi eux était présente Ksenia Sobtchak, fille de l'ancien mentor politique de Vladimir Poutine, ancien maire de Saint-Pétersbourg, Anatoli Sobtchak. Cette journaliste sera l'opposante politique de la jeunesse lors de la campagne. Peu créditée en intentions de vote, elle pourrait amener de l'intérêt au débat et enjoindre la population à s'intéresser et à aller voter.

Le président russe a vanté, lors de cette conférence, son bilan. Il a scandé la modernité d'une Russie "tournée vers l'avenir". Il a également appelé la timide concurrence, relevant le manque d'opposition politique, à brandir des "idées novatrices" et un "programme concret".

Vladimir Poutine, installé au Kremlin depuis l'année 2000, a connu une année 2017 partagée entre victoire de son armée en Syrie concrétisée par l'annonce victorieuse du retrait d'une partie des troupes.

Vladimir Poutine, s'adressant aux corps militaires russes a ainsi rappelé : "En un peu plus de deux ans, les forces armées de Russie et l'armée syrienne ont démantelé le groupe terroriste international le plus puissant. J'ai, par conséquent, pris la décision de renvoyer la majorité du contingent militaire russe présent dans la république arabe syrienne à la maison, en Russie*.

Les lourdes sanctions économiques ont été prolongées par les dirigeants de l'UE pour une durée de six mois. En cause, le rôle de la Russie dans le conflit ukrainien. La Russie a également été attaquée sur son territoire. Un attentat est survenu le 3 avril dernier dans le métro de Saint-Pétersbourg, un autre a été déjoué en décembre 2017.

Le feuilleton qui n'en finit pas concerne la supposée ingérence de la Russie dans la campagne électorale américaine de 2016. Les services de renseignement ont appuyé le fait qu'une campagne de propagande ainsi que des cyberattaques ont influencé le vote et l'élection de Donald Trump. Une enquête fédérale est en cours aux Etats-Unis.

Nul doute que l'actuel président va capitaliser sur ces points forts, et parmi ceux-ci, l'intervention en Syrie en soutien de Bachar el-Assad et de son régime chancelant. Avec l'appui de l'aviation russe, l'armée syrienne a pu reprendre le contrôle de plusieurs villes à la suite de longs combats.