Le projet était dans les cartons depuis un moment. Ce lundi matin, Nicole Belloubet, le ministre de la Justice a présenté son projet pour la création d'un parquet national antiterroriste. C'est actuellement le parquet de Paris qui est compétent pour traiter et juger ce type de dossier. Mais l'accumulation des attentats et du nombre de morts poussent les institutions publiques à réfléchir sur un nouveau moyen de traitement, plus rapide, plus efficace et surtout plus visible. "Avec la création d'un parquet national antiterroriste (PNAT), le parquet de Paris serait ainsi dégagé de ce contentieux lourd et spécifique" a déclaré le ministre.

Parquet national antiterroriste : un nouveau parquet créé

L'augmentation de la menace terroriste et la sortie de l'état d'urgence au mois de novembre dernier ont quelque peu précipité les choses. C'est la deuxième fois que la France crée un parquet à des fins particulières. Le premier étant le Parquet national financier créé suite à l'affaire Cahuzac. La menace étant bien réelle, le gouvernement ne pouvait pas rester les bras croisés. Après avoir durci les lois de luttes contre le terrorisme, il fallait passer à l'étape supérieure.

La création d'un parquet national antiterroriste permettra une concentration des moyens sur ce domaine précis et donc une lutte plus importante.

On estime aujourd'hui le nombre de Français partis faire le djihad en Syrie à 1700 depuis 3 ans (selon les chiffres du gouvernement) et 300 seraient revenu en France depuis la fin de l'état d'urgence.

Nicole Belloubet, un ministre qui veut aller plus loin

"Il s'agit de renforcer l'action publique en matière terroriste et de créer une meilleure synergie avec les JIRS (juridictions interrégionales spécialisées) au niveau local" a ajouté le ministre durant la réunion où étaient présents les procureurs généraux ainsi que les principaux acteurs de la lutte anti-terroriste.

Cependant, la création de ce parquet n'est pas du goût de tout le monde. Ainsi, le procureur de la République de Paris François Molins a déclaré plusieurs fois son opposition à un tel projet. En effet, pour lui, cela ne sert à rien de transposer une juridiction. Pour l'instant, rien n'a filtré sur la date de la création précise de ce nouveau parquet qui risque donc d'avoir de nombreux dossier à traiter dans les années à venir. Aucun nom non plus n'a été communiqué pour savoir qui en prendra la tête.