Le FN continue d'être secoué par le dossier. Vendredi 22 décembre, la justice a décidé de mettre en examen le vice-président du Front National, Louis Aliot, dans le cadre de l'affaire des assistants parlementaires du parti, pour "abus de confiance", selon des propos rapportés par l'agence Reuters, qui se fait le relais d'une source judiciaire. Le pôle financier soupçonne le Front national d'emplois fictifs d'assistants d'eurodéputés. Louis Aliot était entendu au sujet de son ex-assistant parlementaire de juillet 2014 à fin février 2015, Laurent Salles, déjà mis en examen.

Le 22 juin dernier, le compagnon de Marine Le Pen avait refusé de se rendre à une convocation de la police dans le cadre de cette même enquête. Louis Aliot n'a pas tardé à réagir à sa mise en examen sur les réseaux sociaux.

"Un petit cadeau de Noël"

Après le Front national et sa présidente Marine Le Pen, c'est au tour de Louis Aliot d'être rattrapé par la patrouille de manière très officielle. Le député de la 2ème circonscription des Pyrénées-Orientales a donc été mis en examen vendredi pour "abus de confiance". Le FN aurait développé un système de rémunération de certains de ses salariés à partir de fonds européens. Ou autrement dit, le Parlement européen soupçonne le parti d'emplois fictifs d'assistants parlementaires.

L'institution européenne qui siège à Bruxelles évoque un préjudice subi de près de cinq millions d'euros. Une somme considérable qui tend à salir de plus en plus l'image du parti qui fut présent au second tour des élections présidentielles françaises en 2017.

Sorti du bureau des magistrats aux alentours de 16h15, le Toulousain a réagi à peine plus de deux plus tard sur Twitter, dénonçant avoir été "victime d'une violation" de ses "droits de citoyen et de justiciable".

Louis Aliot, qui admet avec ironie avoir reçu "au pied du sapin un petit cadeau de Noël", annonce dans la foulée vouloir déposer plainte. Le numéro 2 du FN estime que le secret de l'instruction a été violé. Son avocat, Me Marcel Ceccaldi, dénonce l'attitude du magistrat en charge de l'affaire, qu'il estime vouloir s'ériger "en censeur de la société, et non plus en autorité chargée de la loi".

Pas moins de 17 eurodéputés ainsi qu'une quarantaine de collaborateurs sont visés dans ce dossier, parmi lesquels on peut rajouter les noms clinquants de Jean-Marie Le Pen et Florian Philippot.

L'affaire avait débuté en 2014. Un courrier anonyme avait été envoyé par une personne dont on ignore l'identité. La missive avait conduit l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) à enquête sur Catherine Griset, ancienne belle-soeur et surtout cheffe de cabinet de Marine Le Pen, ainsi que sur Thierry Légier, garde du corps de la président du Front national depuis 25 ans.