En France tous les 3 jours, une femme meurt. Frappée. Où ? Quand ? A minuit dans un recoin sordide du 93 ? Non, bien au chaud chez elle... sous les coups de son cher et supposé tendre mari ou compagnon. Pourquoi ? Divorce conflictuel ? Non, les violences commencent à l'autel ou à la maternité... Au travail : 25% d'agressions sexuelles. Quant à la rue, faut-il vous faire un dessin ? Les choses devraient changer. C'est une priorité annoncée du quinquennat Macron. Quelles en sont les promesses ? Quelles en sont déjà les déceptions ?

Schiappa et les violences faites aux femmes : Parler peu, dire beaucoup.

Trop cool Marlène Schiappa ! Et sur un sujet grave : les violences faites aux femmes. A la maison, au bureau, dans la rue...Harcèlement moral, violences sexuelles, remarques sexistes... Dans une vidéo de 20 secondes, elle boucle ses divers aspects et donne des infos pour pas se faire marcher sur les pieds ou pire. Et surtout, elle explique les nuances entre liberté sexuelle conjointe et abus d'une des parties. Si un inconnu vous touche avec votre accord, tant mieux ! Sinon, 5 ans de prison et 75000 euros d'amende. Contre un patron : délégué du personnel, syndicat, défenseur des droits. Pour quitter un mari violent : 3919, C.I.D.F.,.

Etc.

Quant à Macron, il est pas mal non plus. La réelle avancée de son gouvernement consiste à reconnaître l'ampleur du phénomène. Il a retenu beaucoup de propositions faites par les associations de défense des femmes. Il a plein d'idées : éducation, accompagnement des victimes, délit d'outrage sexiste, pré-plainte en ligne, lutte contre la pornographie...

Mais côté porte-monnaie, c'est pas ça...

Macron contre les violences faites aux femmes : radinerie ou démagogie ?

Le nerf de la guerre, c'est l'argent. Argent de la justice, de la police, des médecins, des association et de tous ceux qui aident les femmes en détresse. Argent des femmes elles-mêmes.

Macron coupe les budgets. Ecoles, hôpitaux, associations...

reçoivent moins. Certaines ont été contraintes de mettre la clé sous la porte. Quant aux institutions officielles, elles peinent à fonctionner. Manque de formation des intervenants, par manque d'argent et de temps. Etranglé, le service public ne peut plus supporter les victimes de sévices privés.

Macron casse le code du travail. Premières victimes : les femmes. Ces dernières rencontrent bien des difficultés au boulot : discrimination à l'embauche, salaire moindre, conciliation maison-bureau... Sans revenus suffisants, comment une femme peut-elle quitter un conjoint violent ? Pire, la violence vient du patron parfois. On se souvient tous du déni de pause-pipi d'une caissière enceinte : des contractions, un décès, une dépression.

Sans oublier le harcèlement sexuel sur le lieu de travail. Ou encore des cas d'offres douteuses portant le label "animatrice" et véhiculées par... pôle emploi.

Pire. Il veut imposer la garde alternée. Et elle nuirait aux femmes. Seule la violence de rue sera repérée par les caméras de vidéo-surveillance. Autrement dit, seuls les pauvres devront cesser leurs agissements. Les riches continueront à vaquer à leurs occupations, dans les Sofitel, par exemple... Ignorant du sujet, Macron ne répéterait que des clichés. Dont certains nauséabonds comme le machisme supposé des basanés...

Introduire la notion de féminicide dans le code pénal ? Non, quelle drôle d'idée ! Pourtant, si tous les 3 jours, une personne issue d'une minorité ethnique ou religieuse était battue à mort...

Que se passerai-t-il ? La loi prévoit donc des circonstances aggravantes quand la violence les touche. Mais là, ce ne sont que des femmes... Modifier la notion de légitime défense pour éviter les affaires Jacqueline Sauvage ? Non encore... La violence économique ? Complètement ignorée ! Sur les gardes alternées moyens de violences post-conjugales, pour les fillettes n'échappant pas à l'inceste paternel malgré le support et le divorce de leur mère,pour les femmes handicapées ou autistes... ? Rien.

Contre les violences faites aux femmes, Macron lance de bonnes idées. Et certaines pas très judicieuses. Quelle est sa volonté réelle ? Pour sûr, les moyens manquent... Affaire à suivre, donc.