C’est le jour J, à l’issue du conseil des ministres qui se tient ce mercredi, nous connaissons enfin la décision qui mettra fin à plus de vingt ans de débat, le Premier ministre a fait cette déclaration accompagné de Gérard Collomb et de Nicolas Hulot. Rappelons que l’ordre du jour du conseil des ministres a étudié le rapport commandé en juin, devant Gérard Collomb, le secrétaire d’État de l’intérieur, Élisabeth Borne, de la secrétaire d’État du transport et Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicole Belloubet, la garde des Sceaux et Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement.

Et pourtant tout laisse à penser que tout s’est joué entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe qui se sont vus à huis clos avant le conseil comme à leur habitude. Comme pour toute décision du gouvernement, il y aura les partis prenants qui seront déçus et d’autres qui s’en féliciteront. Les services de communications étaient en ébullition et avaient préparé des annonces pour les deux options.

Matignon s’est appuyé sur le rapport des experts qui ont dépolitisé le débat

Rédigé par les trois experts : la préfète, Anne Boquet, Michel Baldré, ingénieur du conseil économique et social et Gérard Feldzer l’ancien pilote consultant en aéronautique et en transport, qui avaient été nommés il y a 7 mois pour clarifier la controverse.

Le rapport des experts de Notre Dame des Landes est un recueil de 63 pages. Il a été remis à Édouard Philippe ce mercredi. Mais voilà, le rapport ne tranchait pas entre l’option d’un nouvel aéroport à Notre-Dame des Landes et la refonte de l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique. Mais il privilégiait plutôt l’expansion de l’aéroport de Nantes.

Les forces en place sur le terrain

7 escadrons de gendarmerie à Notre Dame des Landes, 5 compagnies de CRS et 100 policiers à Nantes, et une ou deux compagnies de CRS à Rennes, car c’est dans les villes que l’on craint le plus les manifestations et les affrontements seront en place dès jeudi. Les forces de l’ordre ne seront pas trop nombreuses pour contenir Partisans de l’aéroport et zadistes.

Le dispositif a été lancé subrepticement mardi, La ZAD, « zone à défendre», est survolée par des hélicoptères de la gendarmerie. La préfète de région Nicole Klein supervisera l’évacuation de la zone. Des altermondialistes de toutes les nationalités cultivent des parcelles qui ne leur appartiennent pas. Tandis que d’autres exploitent légalement des terres et sont déclarés à la chambre d’agriculture. Il est difficile de les dénombrer précisément de 200 à 400 selon les habitants qui savent que leur condition est précaire, et qu’ils ne répètent que deux mots tenir, et résister.

Une décision peu satisfaisante qui divise les élus, les acteurs du projet et les Français

Au préalable, parce qu’il s’agit d’un projet de plusieurs dizaines de milliers d’Euros, tous les Français sont concernés.

Les partisans de l’aéroport déclarent comme Bruno Retailleau du groupe LR, ex-président du conseil régional Pays de Loire, qu’il ne faut rien céder aux zadistes. Pour Ferrand, le ministre de la Cohésion des territoires, il est primordial d’évacuer les lieux et recouvrer l’État de droit dans cette zone. Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, n’imagine même pas que l’État puisse abandonner la construction de l’aéroport. Christelle Morançais, présidente LR des Pays de la Loire compte sur l’attractivité et le développement du Grand Ouest. Le maire pro-NDDL de Saint-Aignan-Grandlieu, Jean-Claude Lemasson attend lui de nombreux bénéfices économiques. Philippe Grosvalet, président PS du conseil départemental de Loire-Atlantique qui accuse le président de piétiner l’outil républicain du référendum et le vote de ses habitants.

On comprend mieux l’inquiétude Vinci, premier opérateur européen de concessions d’infrastructures de transport puisqu’il a remporté l’appel d’offres pour la construction du nouvel aéroport.

Ceux qui redoutent l’oppression que la décision peut provoquer tel que Matthieu Orphelin, proche du ministre de l’Écologie, le député LREM du Maine-et-Loire craint une évacuation violente. Nicolas Hulot souhaite une solution pacifique à cette crise qui n’a déjà que trop duré tout en assurant qu’un plan intelligent doit s’y substituer parce que la région a besoin également d’un développement économique. Jean-Paul Naud est opposé au projet d’aéroport. Il propose que la ZAD devienne une zone d’agriculture protégée cultivée par les zadistes qui cultivent déjà les terres de façon légale à la façon du Larzac et craint la réponse des zadistes plus importante et plus organisée.

Les habitants des communes concernées, des opposants historiques, le parti écologiste et le Parti de gauche, le NPA, et des élus locaux les maires Jean-Paul Naud, le maire de Notre-Dame-des-Landes, les associations environnementales, des syndicats d’agriculteurs : la Confédération paysanne et la FNSEA ; les personnes qui se sont installées depuis 2009 dans la zone sont concernés par cette décision. Éleveurs et militants ont reconstitué une vie de villages. Ils préparent une conférence de presse.