« Si pour sauver des vies il faut être impopulaire, j’accepte de l’être ».

C’est ce qu’a confié Édouard Philippe dans un entretien au JDD. Le premier ministre se dit engagé à titre personnel pour cette cause et conscient des difficultés et des critiques que cette décision implique, mais devant la certitude d’enrayer la hausse de la mortalité sur nos axes routiers, il est prêt à assumer et sacrifier sa renommée. « Il y a 3 500 morts et 70 000 blessés par an, 70 000 ! » s’est-il exclamé, face aux journalistes qui lui demandaient s’il fallait systématiquement une interdiction en France pour obtenir des résultats.

Les accidents sur le réseau bidirectionnel sont particulièrement meurtriers, ils témoignent d’une hausse de mortalité sur les routes à peu près comparable aux chiffres des années 70 et représentent un décès sur deux et plus d’une journée d’hospitalisation pour les blessés. Si la fin justifie les moyens, le chef du gouvernement assume une décision loin de faire l’unanimité.

Aucun argument n’a été trouvé contre la mesure

Le gouvernement prévoit pour le moment de modifier le Code de la route par décret. Même Manuel Valls a soutenu la majorité LREM et a signé l’appel pour réduire la vitesse à 80 km/h. Les chiffres révèlent que plus des deux tiers des accidents les plus mortels ont lieu sur les routes nationales et départementales.

Nos trajets ne seront pas plus longs puisque le trafic sera plus fluide et mieux rationalisé. Moins de perte de contrôle du véhicule, une meilleure maîtrise des distances et du freinage, chocs moins violents, donc blessures corporelles moins importantes représentent des évidences dont il était bien compliqué de débattre.

La Sécurité routière considère mettre en place cette nouvelle mesure en moins de six mois

Des associations d’automobilistes y sont fermement opposées (500 000 signatures ont été recueillies sur une pétition) dénonçant un outil supplémentaire de répression contre les conducteurs. Le Premier ministre nie vouloir augmenter les recettes de l’État grâce à cette mesure.

En plus d’abaisser la mortalité (entre moins 200 à 600 morts par an) sur nos routes secondaires, la sécurité routière en déduit déjà les bienfaits que cette loi produira sur l’environnement et sur le portefeuille des Français qui économiseront sur le budget carburant. C’est lors d’un conseil interministériel de sécurité routière (CISR), prévu cette semaine, qu’il va avertir de cette mesure.