Un besoin de recul. C'est l'explication donnée par Najat Vallaud-Belkacem à L'Obs après avoir annoncé son retrait du monde politique. Elle ne briguera donc pas la tête du parti Socialiste en Avril prochain, comme de nombreux observateurs et militants le pensaient. L'ancienne ministre des gouvernements Valls et Cazeneuve ajoute que la défaite du PS à la dernière élection présidentielle et son échec personnel dans sa circonscription du Rhône en Juin dernier l'ont aidée à réfléchir. Battue au second tour des législatives par le candidat de La République en Marche, elle estime devoir cette "forme de respect" à l'égard des électeurs qui ont désavoué sa formation politique.

Désormais, Najat Vallaud-Belkacem aspire à une autre vie, à "d'autres projets". Qualifiant la qualité du débat public actuel de "faible", elle souhaite se reconcentrer sur l'écriture en dirigeant "une collection d'essais aux éditions Fayard". Ces ouvrages seront consacrés "aux batailles culturelles du progressisme". L'ancienne proche de Ségolène Royal, entrée au PS en 2002, estime que l'évolution de notre société entraîne aujourd'hui une transformation des modes de pensée, qui doivent être étudiés, analysés et expliqués.

Cette reconversion professionnelle étonne au sein de son parti, mais en coulisses, il se murmure qu'en réalité, Najat Vallaud-Belkacem n'a pas tiré de trait définitif sur sa vie politique.