La britannique Corrine Ellsworth Beaumont a illustré la campagne de l'association Worldwide Breast Cancer : "Connais tes citrons" en est le slogan. Une métaphore inédite et utile pour passer à travers le dépistage systématique qui est controversé, en raison du surdiagnostic en premier lieu. Le taux de Cancer du sein en France ou aux Etats Unis est plus important. La disparité des statistiques en fonction des pays tiendraient au fait que les cellules cancéreuses sont « naturellement » présentes dans notre corps et d’autant plus passé un certain âge.

La plupart du temps, elles se résorbent d’elles-mêmes. Hors, détecter une lésion précoce est toujours inquiétant et il est tentant d’intervenir par « sécurité ». Dans d’autres pays où l'on ne procède pas au dépistage systématique, beaucoup de femmes ont développé des cellules cancéreuses sans le savoir et sans avoir de cancer du sein pour autant. D’autre part, les mammographies ne sont pas anodines, des radiographies au rayons X répétées augmentent le risque de cancer du sein !

La frontière entre prévention et business n'est pas clairement délimitée

30 ans plus tôt déjà, le Dr Henri Pradal, pharmaco-toxicologue alertait « les dictateurs du scalpel et du radium» ont su organiser depuis des décennies une véritable propagande sur l’intérêt non vérifié d’un diagnostic précoce.

Il affirmait : « Il est facile de démontrer que la radiographie des seins de toute une population féminine particulièrement exposée au cancer provoque davantage de processus cancéreux qu’elle n’en dépiste.». Bien d’autres médecins partagent cette opinion. D’éminents cancérologues, tels que le Dr John Diamond, membre du Royal Australian and New Zealand College of Psychiatry et ancien Président de l’Académie Internationale de Médecine Préventive, et le Dr Lee Cowden, de l’Université St Louis du Missouri déclaraient : «Le champ du cancer aux États-Unis est délimité par un monopole médical qui assure un flot constant de bénéfices pour les compagnies pharmaceutiques, les firmes de technologie médicale, les instituts de recherches et les Agences gouvernementales telles que la FDA, le National Cancer Institute, et l’American Cancer Society

110 professionnels du monde de la médecine ont lancé un appel pour dénoncer les prix exorbitants des traitements et médicaments anti-cancer.

Ce secteur fait plus de bénéfices que l'industrie du luxe, une sacrée manne financière pour les groupes pharmaceutiques, un lobby puissant qui imposent des protocoles par des manoeuvres d'influence ciblées. En 2014, les dépenses mondiales consacrées aux traitements du cancer atteignaient 100 milliards de dollars (90 milliards d'euros), en hausse de 10,3% par rapport à 2013, selon un rapport du cabinet IMS Health qui prévoit 117 à 147 milliards de dollars en 2018.

Ce qui représente une estimation de croissance annuelle cumulée entre 6% et 8%. A eux seuls les États-Unis représentent 42,2% des dépenses totales, suivis dans l'ordre par les cinq principaux marchés européens Allemagne, France, Grande-Bretagne, Espagne et Italie.

Conclusion, au lieu de céder à la peur délibérément suscitée et se précipiter pour engraisser encore plus Big Pharma, la meilleure façon d’éviter le cancer du sein, c’est d’avoir une bonne hygiène de vie et de surveiller "vos citrons" afin de repérer les signes suspicieux qui doivent vous conduire à consulter. Une tumeur visible ou palpable n'est pas le seul signe qui permet de suspecter un cancer du sein. La liste de ces signes est illustrée en image : grosseur, rougeur ou chaleur, peau ulcérée, sortie d'un fluide étrange, peau capitonnée ou peau d’orange, présence d'une bosse, d'une veine apparente, échancrure, mamelon rétracté, apparition d'une nouvelle forme ou un changement de taille.

Observation et autopalpation (quelques jours après la fin des règles ou n’importe quand si ménopause) sont les mesures à prendre. L’examen clinique annuel des seins (avec palpation) chez un professionnel de santé est complémentaire bien entendu.