Le dernier tango à Paris. Pas sûr qu'aujourd'hui la sortie du film aurait fait autant débat. Mais, en 1972, il souleva les passions. Approbation pour certains le qualifiant de chef d'oeuvre, honte et débauche pour d'autres. Une vidéo de 2013, vient de refaire son apparition sur la Toile.

Un document dans lequel s'exprime le réalisateur de ce film, Bernardo Bertolucci, un grand réalisateur reconnu par ses pairs. Le problème c'est que celui-ci reconnait, ou avoue, un fait particulièrement grave. Il indique que la scène du viol de l'actrice Maria Schneider avait en fait été préparé.

Seule elle ne connaissait pas cette variante du scénario puisque Marlon Brando, monstre du septième art avait, lui, planifié le viol avec son réalisateur. Interdit aux moins de 18 ans dans les salles françaises, le film raconte l'histoire d'une jeune parisienne, interprétée curieusement par la ravissante Maria Schneider, qui rencontre un homme de passage. Un Américain, Marlon Brando, pour quelque temps dans la capitale française. La scène dite du beurre est restée dans les mémoires des cinéphiles comme un grand moment du cinéma. On sait aujourd'hui pourquoi. Surtout pourquoi un tel rapprochement de la réalité. Dans la cuisine, la jeune femme est victime d'un viol par sodomie et Brando utilise ce qu'il trouve: une motte de beurre, en guise de lubrifiant.

Dans le document Bertolucci indique: "la scène du beurre est une idée que j'ai eue le matin avec Marlon". Il semblerait que ce soit la version américaine de Elle qui ait exhumé ce document, prouvant que l'acte était à l'insu de la comédienne. Le réalisateur souhaitait qu'elle se comporte "comme une fille, et pas comme une actrice".

Il reconnait même qu'elle l'a haï toute sa vie". Le moins qu'elle ait pu faire, en guise de vengeance. Bertolucci s'en est plutôt bien tiré. L'acte aurait été simulé, mais les larmes de Maria Schneider et le traumatisme, à l'issue de la scène, étaient vraiment réelles et dues au jeu brutal de Marlon Brando. Maria Schneider avait alors 19 ans et elle expliqua avoir eu l'impression d'être violé par Bertolucci et Brando "qui ne s'est pas excusé après la scène".

Maria Schneider est décédée en 2011.

Le film ? "Vous regardez une jeune femme se faire violer !"

Sur Twitter, l’actrice américaine Jessica Chastain a réagi ": “Pour tous ceux qui adorent ce film, vous regardez une jeune femme de 19 ans en train de se faire violer par un vieil homme de 48 ans. Le réalisateur a planifié ce viol. Cela me rend malade”. Un aveu pour combien d'autres comportements similaires ! On peut faire un parallèle avec le viol de Flavie Flament par le photographe David Hamilton.

Flavie Flament voulait faire baisser les yeux de David Hamilton

Flavie Flament, en milieu de journée sur la 5, qui traitait de lâche Hamilton pour son suicide, elle qui rêvait de lui faire baisser les yeux.

Dans les deux cas il y a une icône, celui qui peut apporter la gloire, qui peut faire d'une gamine ou d'une actrice un mannequin ou une actrice. Dans les deux cas aussi, une différence d'âge conférant une certaine confiance. Déjà une quinzaine de femmes françaises se sont manifestées auprès de Flavie Flament, qui évoque un nombre de, sans doute, plusieurs centaines de victimes dans le monde. Et notamment dans les pays nordiques. Ce n'est pas le premier scandale dans le monde du spectacle que ce soient chez des photographes, des réalisateurs ou même des animateurs TV. La Toile est loin d'être parfaite, elle peut colporter rumeurs et ragots à la vitesse de l'éclair. Mais elle permettra peut-être aussi de dénoncer plus facilement les abus. En donnant aux autres le courage de témoigner aussi.