"Better Call Saul", le spin-off événement de Breaking Bad signe sa troisième. Suivant le célèbre avocat-criminel de Walter White dans la série mère, le spin-off pourtant risqué au départ plait. Les endeuillés de "Breaking Bad", la série avec Bryan Crantson depuis 2013 y retrouve dans "Better Call Saul" l'aventure de Jimmy McGill avant qu'il ne prenne le pseudo de Saul Goodman. On y découvre ses débuts laborieux d'avocat entre corruptions, magouilles et affaires judiciaires. Cette série qui n'a connu jusqu'ici que deux saisons de vingt épisodes sur AMC se dévoile comme une continuité de Breaking Bad bien que le synopsis du spin-off ne se déroule approximativement 10 ans en arrière.

Suivre Saul Goodman : le choix de l'impossible

Au départ, "Better Call Saul" paraissait comme le projet de l'impossible. Suivre un personnage secondaire qui n'a pas marqué les esprits dans "Breaking Bad". Mise à part le fait qu'il nous ait marqué par ses manipulations en tout genre, son bureau cachant un coffre fort rempli de billets et ses montres dorés, Saul Goodman -n'a pas laissé une empreinte dans l'esprit des nombreux fans. On aurait plus cru en un spin-off avec un certain Jessie Pinckman, l’acolyte de Walter dans "Breaking Bad", qui lui a marqué les esprits probablement par son look atypique et son histoire: un jeune en difficulté scolaire qui synthétise de la "meth" avec son ancien prof de chimie atteint d'un cancer au look d'un jeune rappeur des cités américaines.

Le choix du spin-off ne s'est pas retourné contre lui. La série serait probablement devenu trop sentimentale en voyant juste un jeune en difficulté évolué. Mais pourtant, c'est bien sur le choix inattendu de Saul Goodman que le showrunner Vince Gillian a jeté son dévolu. Il faut avouer que Saul représente bien l'esprit "Breaking Bad".

Tout d'abord: le culte de l'argent tout comme Walter White qui en devient opportuniste pour soigner son cancer. Ici, dans "Better Call Saul", Jimmy McGill est en quête d'argent pour combler ses dettes immenses. Ajoutez-y l'humour noir qui montre le style des deux séries. Appuyons-nous sur l'exemple comique que révèle Jimmy McGill qui a suivi ses cours d'avocats par correspondance avec l’Université de Samoa alors que son frère, Chuck, lui aussi avocat, a étudié dans l'un des plus prestigieux établissements de droit d'Amérique.

De plus, des scènes et des textes précis qui prennent tout leur sens dans les épisodes suivants. Ainsi que de l'inattendu: rien ne se passe comme prévu. Cela pimente et donne du "punch" au synopsis dès le premier épisode où Jimmy se fait déjà pointé par une arme. Et le clou du spectacle pour faire une bonne série à la "Breaking Bad": le cercle vicieux qui condamne quoi qu'il arrive l'héros de la série soit à la mort soit à changer de vie.

Puis le spin-off créa la surprise !

"Better Call Saul" se révèle donc comme une surprise. Les scénaristes sont parvenus à nous faire revivre les mêmes sensations que "Breaking Bad" avec Walter White, joué par Bryan Crantson mais avec un personnage différent et sans pour autant faire une pâle copie.

Les scénaristes ont su resté traditionnel. On retrouve dès le premier épisode de "Better Call Saul" le personnage de Tuco Salamanca, l'un des ennemis des premières saisons de "Breaking Bad". Ou encore de Mike, qu'on retrouve aussi dans "Breaking Bad", qui est lui aussi un personnage secondaire incarnant un détective privé. La vision de certains personnages que nous leur portions jusqu'ici change et évolue. Nous leur dégageons des sentiments que nous n'aurions pas eu en visionnant seulement "Breaking Bad". Mike se dévoilait comme un ancien policier dur-à-cuir dans la série mère. Dans le spin-off il apparaît touchant avec le décès de son fils mais reste fidèle à lui-même en étant hanté d'un esprit de vengeance. Cela marque la force et la qualité d'écriture de "Better Call Saul".