Les maux de ventre, les sautes d'humeur, la rétention d'eau, quelle femme ne connaît pas ces symptômes annonciateurs de la pire semaine du mois ? Cependant, vous avez peut-être une collègue, une sœur, ou une amie qui se retrouve littéralement clouée au lit lorsque sa période arrive. Méfiez-vous et alertez-la, elle souffre peut-être d'endométriose.



L'endométriose, kézako ?

L'endomètre est une muqueuse qui tapisse l'utérus et s'évacue pendant les règles. Chez une femme atteinte d'endométriose, les cellules de l'endomètre se déplacent, ce qui fait qu'il ne s'évacue pas et se forme ailleurs (dans l'appareil génital, voire les intestins, la vessie et les reins).

Et, lors des montées d'hormones menstruelles, l'endomètre, où qu'il soit, se comporte comme s'il se trouvait dans l'utérus : il saigne, sans toutefois pouvoir s'évacuer...et c'est là que ça fait mal. Le sang bloqué à l'intérieur coagule et forme des kystes de diamètre variable.



Les symptômes

Ils sont nombreux et varient en fonction des Femmes. Dans de rares (très rares) cas, il n'y en a aucun qui soit visible de l'extérieur. Mais, pour la majorité des femmes, l'endométriose se manifeste par de fortes douleurs dans le bas-ventre et dans le dos, pendant les règles, parfois avant, ainsi que pendant les rapports sexuels, ce qui conduit à une baisse de libido. Chez certaines femmes, surtout les plus jeunes, les menstruations peuvent durer entre dix et quinze jours et être extrêmement abondantes, du sang peut apparaître dans les urines, voire dans les selles.

Plus d'un tiers des femmes souffrant d'endométriose sont infertiles, et pour les autres, tomber enceinte est un véritable parcours du combattant.



Les traitements

Des anti-inflammatoires plus ou moins forts soulagent partiellement les douleurs, bien que, pour certaines femmes, ils n'aient aucun effet. La pilule contraceptive ou le stérilet n'éradiquent pas la maladie, mais peuvent diminuer significativement les maux en bloquant les fluctuations hormonales.

Si cela s'avère nécessaire, le gynécologue mettra la patiente sous ménopause artificielle pendant un certain temps. Mais, dans beaucoup de cas, des opérations chirurgicale seront pratiquées pour éliminer les kystes, les excroissances, et tous les indésirables laissés par les cellules endométriales, susceptibles d'altérer la fertilité.

Enfin, si l'ablation de l'utérus peut s'avérer nécessaire, il n'est pas dit que la patiente soit guérie après ça puisque l'endométriose peut se former ailleurs.



Méconnaissance, incompréhensions et diagnostic difficile

Les symptômes de l'endométriose apparaissent dès les premières menstruations et touchent environ une femme sur dix. Plus la maladie est détectée tôt, plus elle a de chances d'être guérie. Or, il s'écoule en moyenne 7 ans entre les premières règles et le diagnostic. D'abord, certains symptômes peuvent être confondus avec des symptômes menstruels normaux. Une jeune fille qui souffre pendant ses règles, c'est courant, il n'y a pas de quoi s'alarmer ! C'est ce qu'entendent de nombreuses femmes atteintes d'endométriose sans le savoir.

Les médecins, qui connaissent mal cette maladie, mettent souvent du temps à l'identifier. L'hyperémotivité causée par le taux d'hormones (généré par la maladie ou les traitements) est souvent mal comprise par l'entourage, et certaines patientes souffrent d'isolement et/ou entendent régulièrement des reproches du genre « C'est dans ta tête » ou « Tu joues la comédie ». Ce qui, bien sûr, n'est pas pour arranger les choses et peut conduire à une dépression.

Le mieux est bien sûr de prendre le problème à sa source, de surveiller les adolescentes qui viennent d'être réglées et de signaler au médecin toute souffrance qui paraît anormale dès son apparition. Mais pour les femmes atteintes depuis longtemps, c'est une autre histoire.

Antidouleurs, repos, bains chauds et exercices de relaxation sont bien sûr de mise pendant les menstruations, mais la compréhension des proches est primordiale pour cela. Non, elle ne simule pas pour qu'on lui fiche la paix pendant une semaine (voire plus!), elle souffre vraiment !