Ian Jack Miller a été l'avocat - de janvier 2008 à mars 2015 - pour les États-Unis et le Canada de la chaîne de magasins de vêtements Zara, fondée en 1975 par l'Espagnol Amancio Ortega Gaona et son épouse. Récemment licencié par son employeur, il vient de déposer plainte contre celui-ci, considérant qu'il a été viré car il est « juif, gay et américain. »

Des courriels et des remarques antisémites et homophobes

Zara connaît une croissance exceptionnelle depuis de nombreuses années : plus de 1 900 boutiques à travers le monde et un nouveau magasin ouvre toutes les trois semaines.

La chaîne qui emploie plus de 120 000 personnes a son siège social à la Corogne, en Espagne.

Ian Jack Miller a déposé une demande de dommages et intérêts auprès de la Cour suprême de New York où il réclame 40 millions de dollars - soit environ 36 millions d'euros - car il estime que son licenciement a été motivé par le fait qu'il soit « juif, gay et américain. » Il souligne qu'il a permis à Zara d'accroître ses profits aux États-Unis et au Canada et que son travail était exemplaire. Il n'aurait commis aucune faute professionnelle qui justifie un licenciement aussi brutal.

Des employés « hétérosexuels, espagnols et chrétiens » favorisés

L'ex-avocat de Zara accuse son ancien employeur le milliardaire espagnol Amancio Ortega Gaona - considéré comme l'homme le plus riche d'Espagne - d'avoir bâti un véritable empire où ne seraient acceptés, à un haut niveau hiérarchique, que les collaborateurs « hétérosexuels, espagnols et chrétiens. » Selon lui les employés espagnols bénéficieraient de meilleurs avantages que le reste de leurs collègues.

Ian Jack Miller assure avoir reçu de nombreux courriels et remarques à caractère antisémite et homophobe de la part de plusieurs responsables et collègues.

Un porte-parole de l'enseigne a déclaré que « Zara est une entreprise multiculturelle » et que la plainte est « choquante » car « nous ne tolérons pas les comportements discriminatoires et irrespectueux. »

Désormais, il appartient à la justice américaine de trancher sur le bien-fondé ou non des graves accusations portées par Ian Jack Miller.

Croix gammée sur un sac, étoile jaune sur un vêtement rayé

Ce n'est pas la première fois que Zara est au centre de vives polémiques. En 2007 la société avait commercialisé un sac sur lequel une croix gammée était brodée. Pour la firme il s'agissait d'une Svastika, un symbole de« bien-être » pour les Hindous. Devant les nombreuses protestations reçues de clients à travers le monde, les sacs ont été retirés de la vente.

L'année dernière c'est une marinière pour enfants avec une étoile jaune à six branches rappelant de manière flagrante celle portée par les juifs, en Allemagne et dans d'autres pays occupés par les nazis, qui suscitait à nouveau un tollé général.

Pour Zara, le design s'était inspiré « des étoiles de shérif des westerns » et qu'il n'avait « rien à voir avec les connotations qui y ont été associées. » Une étoile de shérif sur un vêtement rayé, ce n'est pas ce que l'on voit généralement dans les westerns... L'article a été retiré de la vente quelques heures de commercialisation, avec les excuses de la marque : « Nous comprenons qu'il existe une sensibilité à ce sujet » et « bien entendu nous nous excusons auprès de nos clients. »