Le phénomène, souvent invisible, de l'illettrisme touche environ 2.500.000 de personnes en France et mobilise l’ANLCI, l’agence nationale de lutte contre l’illettrisme. La librairie Decitre, à Lyon, lui consacre une conférence le 23 novembre prochain animée par Guénaëlle Le Solleu, rédactrice en chef de la revue l’Eléphant.

« On parle d’illettrisme pour des personnes qui, après avoir été scolarisées en France, n’ont pas acquis (ou bien ont perdu) une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture, du calcul, des compétences de base, pour être autonomes dans les situations simples de la vie courante.

»

Telle est la définition fournie par l’ANLCI de ce néologisme conçu par l’association caritative ATD Quart-Monde et qui concerne 7% de la population française adulte âgée de 18 à 65 ans (source : INSEE), quand 1 à 2% sont touchés par l’analphabétisme, qui désigne pour sa part les personnes n’ayant jamais été scolarisées en France. Une population majoritairement constituée d’hommes, dont plus de la moitié sont en activité, principalement dans les secteurs de l’agriculture, la pêche et l’agroalimentaire, immédiatement suivis par ceux du BTP, de l’industrie et de l’aide à la personne.

Impossibilité de « se dire et dire le monde »

Faire ses courses au supermarché, déchiffrer un courrier administratif, lire une notice, une ordonnance, une facture ; s’orienter, se déplacer, se repérer dans l’espace ; chercher un emploi, rédiger un curriculum, une lettre de motivation, une plainte ; accompagner son enfant dans sa scolarité, nouer des liens sociaux et affectifs ou simplement effectuer un retrait d’argent à un distributeur (…), autant d’actions de la vie courante qui sont assimilables à des automatismes pour celui qui possède les acquis élémentaires, mais relèvent du parcours du combattant pour la personne qui en est dépourvue, quand elles n’entraînent pas une cruelle dévalorisation de soi, de la mésestime, un sentiment d’échec, voire, de honte.

Agir contre l’illettrisme, une priorité nationale

Prévenir vaut mieux que guérir, dit l’adage. Une priorité nationale qui a vu la mise en place d’un programme d’action et de prévention contre l’illettrisme et exige de la part des chercheurs, des familles, des associations comme des acteurs de l’Éducation nationale une vigilance aiguë.

Car si, selon les sondages menés au cours de la Journée de Défense du Citoyen (JDC), 81,8% des jeunes Françaises et Français âgés de 17 ans et plus sont des lecteurs efficaces, 9,6% sont en difficulté, parmi lesquels 4,1 en grande difficulté .

Des chiffres en légère amélioration, notamment chez les jeunes et les femmes, même si le problème continue de mobiliser politiques, intellectuels, acteurs sociaux et chercheurs, à l’instar des invités qui interviendront au cours du débat qui se tiendra donc le 23 novembre prochain à Lyon, parmi lesquels Cécile Ladjali (écrivaine et agrégée de lettres), Annie Magnan (professeure de psychologie cognitive du développement), le youtubeur Linguisticae Romain Filfstrof, ainsi que le directeur de l’ANLCI, Hervé Fernandez.