Aux portes de Paris se déroule un spectacle que l'on ne se serait pas attendu à voir dans un pays décrit comme la cinquième puissance mondiale. Et pourtant, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, avant même d'avoir rendu son rapport, a lancé l'alerte concernant les conditions de vie déplorables régnant dans cette Prison. On fait état d'une surpopulation carcérale très importante, de la prolifération de rongeurs et de cafards, due à un manque de salubrité des locaux et aussi d'un usage important de la force envers les détenus.

En bref, des conditions de vie "inhumaines" selon la contrôleuse. Cette alerte fait de la prison de Fresnes un exemple de la situation carcérale en France avec une surpopulation de plus en plus dénoncée.

La surpopulation carcérale, conne nous venons de le dire, n'est pas une spécificité de la maison d'arrêt, elle est générale. Mais l'exemple de Fresnes est à peine croyable. La prison accueille 2474 détenus pour un nombre de places de 1226. Un rapide calcul nous permet de comprendre les choses un peu mieux : la prison de Fresnes est occupée à 202 %. Ainsi, comme le rapporte Adeline Hazan : "La majorité des détenus vivent à trois dans 6m2 d'espace vital, la tension y est permanente".

Un manque d'encadrement conduisant à des violences

On parle souvent du manque d'agents pénitenciers, chargés notamment d'imposer le calme dans les locaux de la prison et de maintenir la sécurité des détenus, en France. Et Fresnes n'est pas une exception. Même si le nombre d'agents n'a pas diminué en quatre ans, le nombre de détenus a, lui, augmenté considérablement.

Ce sous-effectif conduit à un usage régulier de la violence. Des détenus ont même déclaré qu'ils ne faisaient pas de signalements à l'administration de peur des représailles, précise Adeline Hazan.

Une insalubrité qui ne cesse de croître

A ces conditions déjà difficiles s'ajoute le fait de l'insalubrité dans les locaux de la maison d'arrêt.

En effet, Fresnes est confrontée à une invasion de rats et de cafards. Cette situation n'est pas nouvelle puisqu'elle avait été dénoncée en octobre dernier lorsque l'Observatoire international des prisons avait déposé une plainte. Le tribunal de Melun avait statué en faveur de l'observatoire, mais la situation n'a pas changé. François Bès de l'OIP précise : "L'administration a lancé un appel d'offres, mais l'opération ne sera pas effective avant le mois de mars".

Les conditions de vie des détenus de la maison d'arrêt de Fresnes ne s'arrangeront donc pas rapidement et soulèvent également un perpétuel débat sur la surpopulation carcérale qui, finalement, conduit aux autres problèmes que nous connaissons maintenant. Certaines solutions sont proposées par le corps politique, comme le recours à des prisons privées, comme aux Etats-Unis, bien que ces dernières soient en voie de disparition.