Givors (Rhône) aura t-elle son Multiplex cinématographique ? Pas impossible pour certains élus du sud de Lyon. Beaucoup plus problématique, pour d'autres, qui estiment que la Commission Nationale d'Aménagement Cinématographique (CNAC) s'est exprimée. Toutefois, le maire élabore et prépare "un nouveau projet..." à présenter "dans les plus brefs délais aux diverses commissions...". Et Martial Passi de continuer, dans le journal municipal Vivre à Givors de janvier 2017, à avancer "ses pistes" pour retourner les instances chargées de donner ou autorisation ou véto.

Notamment "l'amplification des passerelles entre le cinéma, les services culturels de la ville, les associations locales, les lycées et collèges. Avec l'intégration, dans le projet, d'ateliers dédiés à l'éducation à l'image...". Annonçant qu'une réunion de crise a eu lieu, on peut estimer que le directeur de Mégarama, présent, était d'accord avec ce projet. Deux pages encore dans le journal municipal ce mois, le maire met le paquet. Lundi, à l'occasion de la présentation de ses voeux, certains arboraient un badge à la gloire du Multiplex. Après la lutte contre la Baisse des dotations de l'Etat, Givors s'est trouvé une autre cause, la venue d'un multiplex, un réveil brutal après 18 ans de mise en sommeil et le projet avorté de Gaumont.

Mais si la baisse des entrées d'argent dans les caisses était une bagarre nationale, il s'agit là d'une question locale. Le maire évoque "mépris, injustice, colère" quand les commissions doivent, elles, avoir une vue d'ensemble des installations cinématographiques. Si Givors avait eu son multiplex au début du siècle, l'arrivée d'un équipement équivalent, à proximité, aurait provoqué des remous dans la ville communiste.

Les mairies et les exploitants font valoir leurs arguments dans pareille situation. Deuxième groupe de France avec 413 écrans, CGR (présent à Brignais (69)) a quelques arguments à faire valoir. Le groupe devance, (chiffres de 2015), UGC, Cap'Cinéma, CinéAlpes, Cinéville, Kinépolis et Mégarama (80 écrans) dont des cinémas saisonniers de montagne.

Pathé-Gaumont se balade, avec 746 salles. On peut comprendre la colère de la Municipalité, Givors comme tant d'autres villes de sa taille peut prétendre à un cinéma. Les habitants le méritent bien sûr, comme ils le méritaient en 2000, en 2005, en 2010. Mais la carte des implantations s'est transformée. En ratant le coche en 1998, Givors est devenue entourée de cinémas à Brignais et Vienne pour ce qui est des multiplex, à Rive de Gier ou Mornant pour les cinémas de ville.

Une pétition qui n'aura pas de poids dans la décision

La commune a lancé une pétition dont le nombre de signataires était de 1207, ce mercredi 11 janvier 2017, à 8 h30. Problème, devant la multiplication des pétitions, les diverses instances ne bougent pas vraiment.

Certaines sortent du lot comme pour soutenir Jacqueline Sauvage (435 000 signatures), ou les huit salariés condamnés de Goodyear (158 000). Pour ce qui est du haut de l'Etat, le Conseil économique, social et environnemental "peut être saisi après une pétition écrite à condition qu'elle compte plus de 500 000 signatures". Alors, le CESE donne son avis au gouvernement.

A l'instar de celle de Givors, les plateformes accueillent de nombreuses pétitions !

A titre consultatif ! A vrai dire, c'est surtout Change.org ou Avaaz.org qui se portent bien. Leurs plateformes fonctionnent à merveille. Autant dire que la Ville doit plutôt compter sur un dossier béton. Certains comparent à Givors cette situation avec celle des grandes surfaces.

Si Givors possède en effet un centre commercial, il y en a d'autres tout autour. Sauf que les habitants, ici comme ailleurs, font plus de courses qu'ils ne vont pas au cinéma. Si le dossier débouche ce sera que les Commissions estiment qu'il est bon pour tout le monde. La Municipalité mettrait alors le succès sur une mobilisation qui semble n'avoir que peu de poids toutefois sur des spécialistes habitués à ce genre de situation.